Changer de cap

Lettre n°41 - Novembre/décembre 2023

Se redonner un pouvoir d’agir, pour mieux faire face aux incertitudes

Plus que jamais, notre collectif choisit dans cette 41e Lettre de mettre en lumière des victoires, même petites, des actions porteuses d’alternatives, des mobilisations locales. Nous l’entendons comme une luciole dans cet angoissant brouillard qui nous étreint. Avec ces exemples et malgré tout, nous portons l’espoir comme un mot d’ordre politique, pour nous donner à tous et à la fois ensemble un pouvoir d’agir, même minime, pour nous offrir un chemin et des perspectives.

Changer de Cap l’expérimente au quotidien. Les actions communes naissent d’un sentiment de solidarité et de la rencontre entre des personnes différentes, y compris des personnes cabossées qui agissent malgré leurs traumatismes. Nous sommes frappés, dans toutes les actions que nous mutualisons, de l’importance de la fraternité dans l’action commune.

Le nombre de ceux qui traversent des épreuves ou des tragédies augmente exponentiellement. Le cynisme et l’incertitude règnent à tous les niveaux, des bénéficiaires du RSA qui vont subir une mise au travail forcée (ou à défaut se faire couper les vivres) à un conflit mondialisé, déclenché par le massacre de 1400 personnes que payent aujourd’hui 5 millions d’êtres humains, à Gaza mais aussi en Cisjordanie. Ainsi l’extrémisme répond-il au terrorisme, envahissant la totalité de notre espace médiatique et prétendant enjoindre chacun à « choisir son camp ».

Cette information exclusivement anxiogène plonge beaucoup de citoyens et de militants dans le doute et le désespoir, d’autant que bien d’autres sujets d’angoisse sont sur la table au niveau national, qu’il s’agisse de l’inflation, synonyme d’appauvrissement général (sauf pour les actionnaires), de la destruction des services publics, de la montée de l’extrême droite, des racismes et de l’intolérance à toute différence, qui sont autant de ferments de la division. Or le désespoir affaiblit. Il mène à la passivité et au repli et se traduit par l’arrivée au pouvoir d’un personnage providentiel censé résoudre tous les problèmes.

Construire l’espoir face à la peur

La première étape, c’est de découvrir que l’on n’est pas seul, qu’on peut se soutenir mutuellement, vivre ensemble, manger ensemble, agir ensemble. C’est ce qu’ont montré de nombreux groupes de gilets jaunes. C’est aussi ce que montrent chaque jour des myriades des relations humaines entre voisins, et d’actions au sein des associations, des syndicats, de groupes informels, etc.

Nul ne sait de quoi seront faites les années qui viennent, et cette incertitude est également source de stress. Mais nous savons que même dans les périodes sombres, les crises sanitaires, les guerres ou les catastrophes, le développement des relations de solidarité à travers des actions communes est essentiel pour s’en sortir au mieux et inventer l’avenir.

C’est pourquoi notre collectif souhaite encourager au cours des prochains mois une multiplication des groupes d’entraide et d’actions communes, des collectifs citoyens, des syndicats d’habitants, etc., sous des formes qui peuvent être très diverses. Notre objectif est de fournir des sources d’inspiration et des outils, d’inviter au dialogue, d’apprendre les uns des autres.  

À travers les échanges d’expériences, à travers le guide d’autodéfense de l’allocataire CAF en détresse, à travers la rencontre avec des personnes engagées, nous espérons renforcer le pouvoir d’agir de chacun. Quand les personnes concernées deviennent actrices de leur propre vie et citoyennes d’un monde solidaire, même en se trouvant dans une situation de précarité et/ou d’isolement, leur pouvoir d’agir est forcément fructueux.

Dans cette Lettre nous vous invitons notamment à découvrir la naissance d’un Bureau des droits humains, une belle action contre la stigmatisation des plus pauvres, une nouvelle forme de contestation de rue qu’est la nano protestation, des citoyens qui remportent des combats… 

Et vous, quel est votre pouvoir d’agir ?

Dans cette Lettre

Luttes et mobilisations

Quelles formes de protestation dans le contexte actuel ?

personnages protestant en Russie

La longueur de notre rubrique « Victoire et bonnes nouvelles » (et encore, on ne vous a pas tout dit !) démontre que la mobilisation citoyenne et associative peut payer. Ce n’est pas toujours évident. Nombre de militants sont aujourd’hui découragés, par des échecs successifs, par un sentiment de « à quoi bon ? » face à des autorités sourdes et muettes, gouvernement en tête, dans un climat de plus en plus anxiogène et devant le succès (apparent) des chantres de la division.

Comment lutter, se défendre et défendre notre planète, nos droits, notre vision du vivre-ensemble ? Dans cette lettre et dans les suivantes, offrons-nous une dose de courage et d’espoir. De nouvelles formes de luttes voient le jour, ici et ailleurs, et chacun peut s’en saisir. Nous vous proposons ainsi de découvrir la nano protestation, où des petits personnages disposés dans des espaces publics font part de leur opposition à un projet, une politique… Cela nous vient de Russie, et c’est à lire sur le blog de Changer de Cap, dans le cadre plus large d’une exposition virtuelle sur le street art contre la guerre.

Au pied des volcans d’Auvergne, des citoyens défendent leur eau

Lutte contre les prélèvements d'eau en Auvergne : Danone nous assèche

Encore une alerte qui ne semble pas parvenir aux oreilles des pouvoirs publics — on se demande pourquoi… Ah oui, la multinationale mise en cause, Danone, fait partie des géants. Le problème ? La gestion de la ressource en eau locale par la société des eaux de Volvic, qui prélève allègrement 2,5 milliards de litres par an (88,6 litres chaque seconde), des volumes largement supérieurs à la capacité de renouvellement de la ressource. Les citoyens, et l’association Preva (Préservation environnement volcans d’Auvergne) en tête, sonnent l’alarme depuis des années : « L’activité commerciale de la société des eaux de Volvic conduit à l’assèchement dramatique des ruisseaux et des zones humides, à la destruction de la biodiversité végétale et animale qui leur est associé, et depuis peu à une panique croissante des collectivités locales qui peinent à assurer dans de bonnes conditions l’adduction en eau potable des riverains ».

Ce que demande l’association, et les citoyens qui ont manifesté dans les rues de Riom : la modification de l’arrêté d’exploitation pour revenir sur les volumes de prélèvement démesurés. Entre l’assèchement d’un territoire et l’envoi d’eau en bouteille (plastique) aux quatre coins du globe, l’État doit choisir.

Vie du réseau

Concernant les actions propres au collectif Changer de Cap, nous avons envoyé la semaine dernière une information sur les dernières développements de notre dossier CAF et maltraitance institutionnelle.

Elle sera complétée rapidement par une présentation des orientations 2024, suite aux dernières réunions de l’année des différents groupes : pour les CAF et les services publcs, politique et juridique, numérique, entraide allocataires ; pour les autres chantiers, collectifs citoyens, syndicats d’habitants et auto-organiation, mais aussi, expériences locales et initiatives porteuses d’alternatives.

Changer de Cap accueille avec joie les nouvelles énergies. Contactez-nous pour rejoindre le collectif, nous faire part de vos actions ou simplement demander des renseignements.

« Avant de nous juger » : stop à la stigmatisation

Collage de l'association Aequitaz à Chambéry

L’association Aequitaz a créé, avec un collectif de chômeurs et de précaires de Savoie, une campagne d’affichage pour dénoncer les idées reçues sur les personnes sans emploi, baptisée Avant de nous juger. « Nous sommes partis des “gros mots” glandeurs, rêveurs, profiteurs, jamais content, que l’on entend autour de nous, dans les médias ou nos familles, et nous avons, sur le site internet d’Aequitaz, développé les contre-arguments grâce à une foire aux questions », explique Marion.

Dans le contexte du vote de la loi Pour le plein emploi, les « colleurs volontaires » sont ensuite partis dans les rues de Chambéry pour garnir les panneaux d’affichage publics de la ville. Cette action est aisément reproductible et prend toute sa part dans la lutte contre la stigmatisation et la pauvrophobie.

Si elle vous parle, cette campagne est la vôtre ! Vous pouvez tout à fait imaginer vous en servir, pour des actions de collage localement avec votre groupe, votre asso, votre collectif, votre syndicat. Aequitaz peut vous fournir les fichiers en format numérique pour en faire des impressions vous-même. Si vous êtes plusieurs groupes prêts à lancer cette campagne sur votre territoire, il serait sûrement plus intéressant de faire une impression groupée, moins coûteuse, et d’organiser le dispatching. En fonction de vos retours, nous verrons avec les groupes locaux intéressés, la meilleure organisation possible.

Vous pouvez contacter Marion d’Aequitaz (marion.ducasse[a]aequitaz.org) ou Valérie de Changer de Cap (coordination[a]changerdecap.net)

Les rencontres Libertés associatives et démocratie avec Pas Sans Nous

La coordination nationale Pas Sans Nous est membre de La Coalition Libertés associatives. Sur l’année 2023-2024, une série de rencontres est organisée sous la forme d’un séminaire Libertés associatives et démocratie, « un lieu d’échanges des savoirs relatifs à la répression associative, aux rapports entre l’État et les mobilisations sociales et aux dynamiques autoritaires qui travaillent les démocraties contemporaines ».

Le prochain rendez-vous est fixé le 30 janvier 2024, de 17 heures à 19 heures dans les locaux de Pas Sans Nous (Arches citoyennes, 3 avenue Victoria, Paris 1er) et en visioconférence. Son thème : La criminalisation du militantisme écologique, de Bure à Millevaches ».

La suite du programme 2024 est disponible sur le site internet de La Coalition.

Quelle démocratie à l’ère numérique ? Réponses aux Assises de l’attention

Affiche des Assises de l'attentionNos amis de l’association marseillaise Lève les Yeux sont également sur le pont de la défense de la démocratie, avec l’organisation des Assises de l’attention, le 27 janvier 2024, de 9 heures à 18h30 à l’Académie du climat (2, place Baudoyer, Paris 4). Là encore, c’est un collectif d’associations qui est à l’origine de l’événement, à savoir le collectif Attention… à la surexposition aux écrans.

Cette troisième édition des Assises de l’attention se questionnera : Quelle démocratie à l’ère numérique ? Pour y répondre, des tables rondes et des conférences, un forum des associations, des ateliers pour les enfants… Les inscriptions sont ouvertes et l’ensemble du programme disponible sur le site du collectif Attention. Précision, l’événement de janvier sera 100 % déconnecté !

On en profite pour vous inviter à découvrir les actions de l’association Lève les Yeux.

Initiatives et expériences locales

Mulhouse inaugure son Bureau des droits humains

Le 10 novembre 2023 était un grand jour pour la Maison de la citoyenneté mondiale de Mulhouse : la Rencontre pour la paix et l’espoir a réuni des personnes en situation de pauvreté, privées d’emploi et d’autres citoyens du réseau des Trois Frontières (France, Allemagne, Suisse). Elle a été marquée par l’inauguration du Bureau des droits humains de Mulhouse.

Un BDH, kézako ? C’est tout à la fois un lieu de partage et de rencontres, un espace citoyen de vigilance et d’alerte sur le respect des droits humains, un réseau d’acteurs locaux mobilisés pour ces droits. À Mulhouse, le bureau des droits humains se concrétise notamment par une permanence hebdomadaire dans les locaux de la MCM, un espace identifié d’accueil et d’écoute pour tous ceux qui se sentent lésés, des réunions mensuelles destinées au traitement des situations de non-respect des droits humains, des rendez-vous trimestriels avec l’ensemble des associations partenaires — et elles sont nombreuses !

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter la Maison de la citoyenneté mondiale.

Des étudiants bordelais mangent mieux grâce à la Sécurité sociale de l’alimentation

L’idée d’une Sécurité sociale de l’alimentation fait son chemin en France — pas assez vite à notre goût au vu des enjeux, malgré la mobilisation de multiples acteurs. La précarité touche désormais un quart des étudiants, dans l’incapacité de couvrir leur besoin de première nécessité. Face à ce constat alarmant, le Crepaq (centre de ressources d’écologie pédagogique en Nouvelle-Aquitaine) est à l’initiative d’une expérimentation : depuis octobre, 150 étudiants bordelais tirés au sort bénéficient d’une Sécurité sociale de l’alimentation locale.

Concrètement, les étudiants perçoivent chaque mois l’équivalent de 100 € en monnaie locale, la Gemme, pour leurs courses alimentaires. Ils versent en contrepartie une cotisation de 10 €. Le projet est subventionné par des financements publics.

Le choix de la monnaie locale favorise l’économie circulaire. Les achats se font dans des magasins conventionnés, de produits sains, durables, de saison et rémunérateurs pour les paysans locaux. L’action du Crepaq ne s’arrête pas là, avec notamment l’envoi de recettes aux étudiants et une application qui leur permet de localiser les magasins partenaires.

Le 9 décembre, La Croix a publié un tout premier bilan de cette expérimentation. Une étudiante bénéficiaire raconte que cette SSA lui permet de couvrir une grande partie de ses dépenses alimentaires. Autre effet vertueux pour la directrice du Crepaq : elle enlève « une partie de la charge mentale des étudiants en leur évitant de faire des distributions alimentaires ». Sur les campus de l’université Bordeaux-Montaigne, 14 % des étudiants ont recours aux colis alimentaires pour pouvoir se nourrir, et un sur dix saute des repas.

Un guide pratique des biens abandonnés en Corse

Utopia Corsica a entrepris d’élaborer un « guide pratique des biens abandonnés à l’usage des élus et citoyens » pour sensibiliser les populations et les élus locaux à la nécessité de récupérer les biens sans maître pour rendre possible le développement des territoires ruraux et renforcer l’autonomie alimentaire de la Corse. Elle souhaite susciter, avec Terre de liens, une discussion sur ce sujet avec les principaux acteurs institutionnels (Chambres d’agriculture, Girtec, Office foncier, Odarc, Safer…), mais aussi les militants locaux.

En effet, dans les communes, de nombreux biens sont abandonnés, en friche, en raison de l’exode rural et d’un régime particulier des droits de succession, qui permet depuis deux siècles de laisser dans l’indivision des biens sans payer de droits. Certaines parcelles comptent de ce fait plus de 150 propriétaires souvent ignorants de leur bien. Il est quasi impossible de les acquérir et d’installer des jeunes comme agriculteurs faute de terres et de logements alors que des maisons s’écroulent faute d’entretien.

Or, il existe une loi qui permet de récupérer les terres à l’abandon, les biens sans maître dès lors que l’impôt foncier n’a pas été payé depuis plus de 10 ans. Dans d’autres régions, des actions ont été entreprises pour récupérer ces biens sans maître et remettre au service du bien commun. En particulier, le Syndicat de la montagne limousine a fait de la reprise des biens abandonnés l’un de ses axes de travail. Changer de cap a donc organisé des échanges par zoom pour transmettre cette expérience.

Utopia Corsica lance un appel pour connaître des exemples dans d’autres régions des actions foncières de récupération des biens abandonnés et les mettre au service du bien commun. Un groupe de travail se met en place à distance, que vous pouvez rejoindre en adressant un message à utopiacorsica[a]orange.fr

Retrouvez  ces actions sur le site Utopia Corsica.

Victoires et bonnes nouvelles

Projets inutiles : 15 grandes bassines prennent l’eau

Cela fait des années que les citoyens se mobilisent contre les projets de 15 grandes bassines de l’Aume, de la Couture et de la Pallu en Charente et dans les Deux-Sèvres.

Deux décisions de justice ont annulé les arrêtés préfectoraux les autorisant. Les tribunaux font droits aux associations ayant initié les requêtes. Leurs arguments : l’insuffisance de mesures de compensation en direction de la faune et notamment les oiseaux. Le surdimensionnement des projets et l’excès des prélèvements qui met en cause « la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau ».

Le ministre de l’Agriculture a été contraint d’annoncer le 7 novembre que les mégabassines devenues illégales seraient détruites. Pile au moment de l’annulation par le Conseil d’État du décret de dissolution des Soulèvements de la terre, en pointe sur ce combat. Double bonne nouvelle, donc.  

Immense victoire en Italie et soulagement pour tous les soutiens de Mimmo Lucano

Condamné en première instance à 13 ans de prison et à une très lourde sanction financière pour délit d’hospitalité, Mimmo Lucano, ennemi personnel de l’extrême droite et de la N’Dranghetta, la mafia calabraise, était jugé en appel fin octobre. Le parquet italien avait demandé une condamnation de 10 ans et 6 mois de prison ferme. 

L’ensemble des accusations portées contre l’ancien maire de Riace se sont écroulées. Les peines en première instance ont été annulées. La Cour d’appel italienne a acquitté Mimmo des principales charges portées contre lui.  

Il ressort libre avec une peine d’emprisonnement avec sursis d’un an et six mois. Les 17 autres accusés dans ce procès hors norme contre la solidarité et l’accueil des migrants sont tous acquittés.

L’hôpital de Carhaix garde sa maternité, son service de chirurgie et ses urgences de nuit

Une victoire obtenue grâce à la mobilisation de la population bretonne, qui est descendue dans les rues de Quimper pour manifester son opposition à la menace de fermeture des services chirurgie et maternité. La régulation des urgences le soir et la nuit, avec redirection vers des hôpitaux à 45 minutes de route, avait fait l’objet d’une première manifestation à Carhaix.

Fin octobre, un accord a été trouvé pour le maintien des services et en vue de la réouverture des urgences. Le comité (citoyen) de défense de l’hôpital de Carhaix reste néanmoins sur ses gardes.

Des retraités pauvres vont enfin quitter leur hôtel insalubre

L’Hôtel du marché, dans le 19e arrondissement de Paris, c’était un de ces lieux glauques et insalubres, où 28 locataires retraités et précaires ont été obligés de (sur)vivre pendant des années, parfois 20 ans. L’immeuble racheté par une société immobilière, l’hôtel devait être fermé. C’était sans compter sur la résistance des occupants qui se sont constitués en comité de locataire avec l’aide du DAL (Droit au logement) et d’un comité de soutien. La lutte a été rude, le refus de partir sans relogement stable s’est heurté à des pratiques pour le moins douteuses, comme la coupure de l’eau chaude.

Au final, la mairie de Paris a donné gain de cause aux locataires et s’est engagée sur leur relogement, qui prendra certainement un peu de temps.

Les travailleurs sans-papiers des chantiers des JO font valoir leurs droits

Mardi 17 octobre en Île-de-France, un vaste mouvement de grève de plus de 600 travailleurs sans papiers a été déclenché à l’appel du syndicat CGT, dans une trentaine d’entreprises du bâtiment, de la logistique, des déchets, du nettoyage et de la distribution. Dans le même temps et avec le soutien de la CNT-SO, des travailleurs sans papiers employés par des sous-traitants de Bouygues sur les chantiers des Jeux olympiques. Et du Grand Paris ont occupé le chantier de l’ARENA, à la porte de la Chapelle.

Dans la soirée, des protocoles d’accord ont été signés avec les employeurs sur la moitié des piquets de grève. Ce mouvement met en évidence la maltraitance et la sous-rémunération de milliers de travailleurs indispensables à notre économie. Leur régularisation devrait être automatique dès que les preuves de leur travail sont réunies. Mais même avec la gifle prise par Gérald Darmanin sur son projet de loi immigration, avec l’adoption de la motion de rejet à l’Assemblée nationale le 11 décembre, gardons à l’esprit que les temps sont au durcissement, dans un contexte de stigmatisation et de division.

Un combat décisif pour faire vivre une humanité solidaire

L'algorithme de notation des allocataires CAF révélé

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