Changer de cap

Communiqués et prises de position

Les marchés financiers désavouent l’action d’Emmanuel Macron. Tout ça pour ça ?

BILLET – 29 AVRIL 2023

Le 28 avril, l’agence de notation Fitch a dégradé la note de l’État français à AA —, au motif que « l’impasse politique et les mouvements sociaux que connaît le pays constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes » (voir ici).

En clair, les principaux fonds d’investissement, dont les agences de notation représentent les intérêts, estiment que l’application brutale et maladroite des réformes, dont ils sont pourtant les inspirateurs, met en danger leurs intérêts. Or le gouvernement justifie sa politique antisociale par la nécessité de se soumettre aux intérêts des « marchés financiers », c’est-à-dire des détenteurs de capitaux. Le mois dernier, Emmanuel Macron avait justifié le recours au 49 3 par la nécessité de pouvoir emprunter en dessous d’un taux de 3 %.

Rappelons que la dette de l’État (3000 milliards d’euros) a été gonflée par les aides « quoiqu’il en coûte » aux entreprises pendant et après la crise sanitaire. Elle aurait pu parfaitement être annulée par le Fonds monétaire européen pour assainir l’économie européenne — voir sur ce point notre soirée débat « Comment sortir du piège de la monnaie-dette ? » Avec Anice Lajnef. Son maintien permet de justifier la poursuite indéfinie des politiques d’austérité en matière sociale, pour des raisons purement idéologiques et non économiques, tout en multipliant à l’infini les aides aux entreprises (207 milliards en 2022), permettant à leurs actionnaires de bénéficier de près de 80 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions (voir ici).

Comme pour Liz Truss en Grande-Bretagne, les propriétaires de capitaux sanctionnent une équipe et un président coupés des réalités sociales, inexpérimentés en matière de gestion politique, sûrs de bien faire en transposant à l’action publique les règles qu’ils ont apprises dans les banques, prêts aux pires excès pour complaire à ses maîtres. Selon Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, c’était « la réforme ou la faillite ». Aujourd’hui, ils n’ont pas encore la réforme, mais la faillite vient de leurs bons maîtres, et ceux-ci n’attendront pas 4 ans.

Didier Minot, président de Changer de Cap

COMMUNIQUE -25 avril 2023

Le 1er mai unitaire et populaire qui s’annonce marquera une nouvelle étape de l’immense réveil démocratique que nous vivons depuis janvier. Nous nous sommes déclarés membres des Soulèvements de la Terre. Nous appelons bien sûr à rejoindre les manifestations du 1er Mai. Il s’agit de rejeter la réforme des retraites, mais aussi d’agir pour la défense des solidarités et de la démocratie, la justice climatique et l’émergence d’une alternative globale.

Emmanuel Macron s’obstine et multiplie les erreurs. Son exercice autoritaire du pouvoir perd les derniers lambeaux de sa légitimité, désormais sans autre argument que la violence. Avec son arrogance et son inexpérience, il apparaît pour ce qu’il est : le représentant direct de puissances financières mondialisées et sans état d’âme.

Cette bataille est décisive : tout se passe comme si ce capitalisme estimait nécessaire, pour préserver ses profits, son organisation et ses modes de vie, de casser la résistance des peuples, se débarrasser des particularités nationales. Il refuse toute expression de solidarité, sacrifiant sans scrupule aucun une partie de l’humanité.

Pour nous, pour les peuples, la question est également de se préparer au monde qui vient, mais en misant au contraire sur la solidarité, l’entraide, la redistribution des richesses, la justice sociale et la démocratie partagée. Ils ont la puissance de l’argent, nous avons le nombre, la force de l’espoir, la joie et l’énergie de l’action commune.

C’est pourquoi nous appelons à multiplier les collectifs citoyens, les expériences porteuses d’alternatives, les initiatives de territoires autogérés, les échanges de services et de savoirs, l’éducation populaire. Il s’agit de bifurquer collectivement et d’affirmer une autre conception du monde. L’action que nous menons depuis un an pour remettre l’humain et le droit au cœur de l’action des CAF va dans ce sens.

Nous appelons à porter ces revendications et ces perspectives sur les pancartes et les banderoles. Nous appelons à développer les actions symboliques, à faire signer l’appel qui vient d’être lancé dans les manifestations, devant des CAF, dans les files d’attente de Pôle emploi, etc., et à interpeller les élus, à répandre autour de nous la détermination citoyenne et le renouveau démocratique.

Le bouillonnement qui s’exprime partout en France ouvre cet horizon.

Le 1er mai unitaire et populaire qui s’annonce marquera une nouvelle étape de l’immense réveil démocratique que nous vivons depuis janvier. Nous nous sommes déclarés membres des Soulèvements de la Terre. Nous appelons bien sûr à rejoindre les manifestations du 1er Mai. Il s’agit de rejeter la réforme des retraites, mais aussi d’agir pour la défense des solidarités et de la démocratie, la justice climatique et l’émergence d’une alternative globale.

Emmanuel Macron s’obstine et multiplie les erreurs. Son exercice autoritaire du pouvoir perd les derniers lambeaux de sa légitimité, désormais sans autre argument que la violence. Avec son arrogance et son inexpérience, il apparaît pour ce qu’il est : le représentant direct de puissances financières mondialisées et sans état d’âme.

Cette bataille est décisive : tout se passe comme si ce capitalisme estimait nécessaire, pour préserver ses profits, son organisation et ses modes de vie, de casser la résistance des peuples, se débarrasser des particularités nationales. Il refuse toute expression de solidarité, sacrifiant sans scrupule aucun une partie de l’humanité.

Pour nous, pour les peuples, la question est également de se préparer au monde qui vient, mais en misant au contraire sur la solidarité, l’entraide, la redistribution des richesses, la justice sociale et la démocratie partagée. Ils ont la puissance de l’argent, nous avons le nombre, la force de l’espoir, la joie et l’énergie de l’action commune.

C’est pourquoi nous appelons à multiplier les collectifs citoyens, les expériences porteuses d’alternatives, les initiatives de territoires autogérés, les échanges de services et de savoirs, l’éducation populaire. Il s’agit de bifurquer collectivement et d’affirmer une autre conception du monde. L’action que nous menons depuis un an pour remettre l’humain et le droit au cœur de l’action des CAF va dans ce sens.

Nous appelons à porter ces revendications et ces perspectives sur les pancartes et les banderoles. Nous appelons à développer les actions symboliques, à faire signer l’appel qui vient d’être lancé dans les manifestations, devant des CAF, dans les files d’attente de Pôle emploi, etc., et à interpeller les élus, à répandre autour de nous la détermination citoyenne et le renouveau démocratique.

Le bouillonnement qui s’exprime partout en France ouvre cet horizon.