Changer de cap

Education émancipatrice, un bien commun

Ressources et réflexion : le collectif Éducation bien commun

 

Le site Éducation bien commun rassemble une série de textes précisant quelle éducation émancipatrice est nécessaire pour faire face au changement climatique, à l’extinction des espèces, à l’urgence sociale. Ces textes ont été rassemblés par un collectif d’éducateurs et d’enseignants qui partagent une même vision émancipatrice de l’éducation. Écrits par des militants du GFEN, de l’AFL, du mouvement Freinet ou de l’éducation populaire, parents de la FCPE, chercheurs de l’INRP, bibliothécaires, psychologues, art-thérapeutes, ces textes nous font partager une longue expérience de combat au sein d’une éducation nationale dont le but principal de sélectionner les élèves pour répondre aux besoins du système capitaliste..

Avec le confinement, de nombreux Français ont pris conscience que « l’entraide est l’autre loi de la jungle ». Demain, leurs enfants vont devoir vivre dans un monde où la solidarité, la coopération, la mobilisation de toutes les formes d’intelligence, seront indispensables pour faire face, pour résister, pour trouver des solutions. Cet ensemble de textes esquisse les contours d’un système éducatif alternatif en s’appuyant sur les nombreuses expériences développées au cours des dernières décennies.

 

Pour en savoir plus

Voir ici : Voir ici le site Education bien commun, 

1. La méthode Freinet  à Mons en Baroeul (Nord)

De 2001 à 2018, le groupe scolaire maternelle/primaire « Concorde » a pratiqué la pédagogie Freinet à Mons en Baroeul . L’équipe a rénové la pédagogie. Pendant 17 ans, on a constaté à la fois de bons résultats scolaires et une disparition de la violence dans la cour et des agressions verbales. Cette situation qui tranche sur la situation antérieure a été évaluée en permanence par une équipe de chercheurs de l’université Lille-III. Celle-ci a montré qu’il a fallu pour obtenir ces résultats :

– augmenter les effectifs en essayant de retrouver une mixité sociale représentative du quartier.

– mettre en avant  la coopération plutôt que la compétition, l’entraide entre élèves, les projets collectifs

– inventer une nouvelle forme d’école et gagner la confiance des élèves en faisant appliquer un règlement décidé par les élèves eux-mêmes.

– mettre au point des procédures d’apprentissage, des techniques permettant aux enfants les plus en difficulté de progresser vers une culture participative et libératrice . 

Ainsi est illustrée l’idée que l’accès à la culture, aux langages élaborés n’est pas réservé à la couche la plus favorisée de la société. Il peut être à la portée de ceux qui ne l’ont pas reçu de leur famille.

Mais le tout restait fragile, à la fois soumis à la forte implication des 9 enseignants et au bon vouloir des élèves et des autorités. En 2018, les services académiques ont décidé de mettre fin à l’expérience, en contradiction avec les orientations de Jean-Michel Blanquer, malgré les manifestions des parents (voir la vidéo)

N°151 ; 59370 MONS EN BAROEUL ; 2009 et 2019

Ecole l’Athénée Léonie de Waha    (Pédagogie Freinet )

À Liège, cette école secondaire (collège et lycée) propose depuis 1998 un parcours scolaire qui place l’élève face à ses responsabilités sur le chemin de la citoyenneté active, de l’autonomie et de la liberté, dans un climat marqué par le souci d’humanité et de dialogue. L’entrée dans cette école implique de la part de chacun (équipe éducative, parents et élèves) l’adhésion au projet d’établissement, une disponibilité et un investissement personnel. Pendant les 6 années d’études (entre 12 et 18 ans), l’élève acquiert progressivement une autonomie sous le regard positif de l’équipe pédagogique.

Pour offrir une formation de qualité de jeunes citoyens compétents, Waha c’est : une approche des adolescents considérés dans leur globalité et  Une philosophie en 4 mots-clés :

 1 – Créativité ; 2 – Dialogue ; 3 – Exigence ; 4 – Respect

Cette pédagogie active est inspirée de Célestin Freinet : Une pédagogie ouverte où chacun est acteur. La scolarité  est coordonnée par une équipe formée à la pédagogie active, à travers des structures démocratiques, dans une organisation basée sur des structures participatives s’imbriquant les unes dans les autres ; cette construction collective privilégie l’implication, la négociation, le dialogue, la recherche, la remise en question et le perfectionnement.

«  Nous développons  en toute occasion l’examen critique des jeunes face aux problèmes de société,  afin de de leur permettre de mieux comprendre les bouleversements du monde moderne… Nous nous efforçons d’amener nos étudiants à prendre vraiment conscience de l’enjeu démocratique, y compris en dehors du milieu scolaire. Ainsi, ils disposeront des moyens de maîtriser leur propre destin en restant vigilants, actifs et créatifs. »    Voir la présentation  

A côté des cours et des options, les jeunes participent à des ateliers (10 jours y sont consacrés chaque année avec toujours le but de développer la citoyenneté, la responsabilité, l’indépendance et la collaboration), une immersion en anglais et néerlandais, des projets (Waha TV …) , un voyage tous les 2 ans, (l’ouverture sur le monde est un impératif pour l’école, ce à quoi contribuent  régulièrement  des intervenants extérieurs), enfin à des événements (théâtre, cinéma, exposition, conférence, concert…;) pour mettre les élèves en contact avec une culture vivante. La liberté et la participation sont garanties à tous les échelons et dans tous les domaines par de nombreux conseils et commissions, la plupart comprenant des élèves. La collaboration est essentielle dans le système de tutorat : un élève est tuteur d’un autre élève. Enfin, l’école forme les jeunes aux nouvelles technologies «  Le projet école numérique 2 a permis la réalisation d’un espace scientifique. Le projet école numérique 3 a permis la réalisation de l’open space et ce projet invite tous les professeurs de langues immersives et non immersives à utiliser toutes les récentes technologies dans le cadre de leur cours. »

 

N°363 – BELGIQUE : Liège – 2020

Pour en savoir plus

Ainsi, les téléphones portables sont admis … et utilisés comme outils de travail ! Voir le site de l’Athénée de Waha      

 Les élèves ont créé un documentaire sur leur école dont le titre reflète leur vécu :   voir le film « Élèves en liberté ! »  

L’école participative et démocratique de Monticello en Corse

Ouverte en 2012, cette école publique a servi de « laboratoire » aux idées du chronobiologiste Hubert Montagner (l’un des « penseurs » de la réforme des rythmes scolaires de 2013 ) ; c’est  un beau dynamisme communal qui a abouti à une oeuvre collective de toute une communauté (élus, parents, villageois… ). Parmi les élus de Monticello et les autres chevilles ouvrières du projet, il y avait aussi des pratiquants de la pédagogie Freinet.

L’école de Monticello met la personne-enfant au centre de sa réflexion et de son fonctionnement dans le cadre d’interactions entre les différents acteurs (élèves, parents, enseignants, personnes complémentaires). Les fondements majeurs sont : l’accueil apaisant, rassurant et valorisant de l’enfant et de sa famille, l’installation des enfants-élèves dans la sécurité affective, la confiance en soi et dans les autres, l’aménagement de temps et d’espaces qui stimulent chez tous la curiosité,  et la découverte, et qui libèrent les capacités d’expression, les interactions sociales, le dialogue et la coopération ; une pédagogie qui imbrique le langage,, les liens affectifs, la libération des compétences-socles .

L’école est nichée au cœur d’un vaste complexe sportif. Un terrain de football borde l’établissement. A l’ombre des oliviers, des poneys se reposent. Une piscine publique agrémente le décor. A Monticello, il y a tous les ingrédients matériels et humains pour pouvoir évoluer toujours plus loin. Elle est un exemple de ce qui peut être fait, tout de suite, en faisant des choix qui sont d’abord citoyens.

Aux activités après la classe s’ajoutent des « activités avant la classe » : les professeurs ont sacrifié une demi-heure de cours chaque matin. De 8 heures 30 à 9 heures, les enfants ne sont pas en classe, mais dans le potager ou la cour de récréation. Ils s’adonnent à du jardinage, du chant choral et de la couture. « Comme ça, ils se réveillent en douceur, plaide la directrice. Une « salle d’expression » permet aux enfants de se réunir à l’écart des enseignants. De son côté, le recteur de l’académie de Corse, est séduit. « C’est le plus bel établissement de France »  assure-t-il. 

N°119 ; 20220 ; MONTICELLO –  2020

Pour en savoir plus

Cette description a été élaborée à partir de ce  blog et de l’article du journal « le Monde » écrit par  Emma Paoli ;  A lire  l’article de Mediapart

Voir le site de l’école

Les Bourseaux : une école publique ,  ouverte et co-gérée en Val d'Oise

Ouverte en septembre 1980 après trois années de préparation, l’école ouverte des Bourseaux, à Saint-Ouen-l’Aumône, donne à voir un mode d’organisation co-gestionnaire alliant travail en équipe et vie associative, une répartition des enfants en cycles multi-âge, la globalité de l’enfant pensée dans une liaison du temps de travail et du temps de loisir… autant de problématiques travaillées en partenariat qui font que cette unité éducative est souvent référencée comme «innovation». Mais peut-on parler d’innovation au bout de vingt ans ? L’essentiel réside dans un travail de l’équipe dont l’objet est de comprendre, analyser ses pratiques afin de pouvoir les réajuster, les transformer pour être le plus cohérent possible avec ses partis pris éthiques, idéologiques et politiques ? L’école mosaïque intervient moins en termes d’innovation que de transformation des pratiques.

 

Une évaluation des résultats a été réalisée qui montre que les anciens élèves de cette école réussissent bien en collège :

« Les résultats scolaires nous apprennent donc que contrairement aux idées véhiculées autour des pédagogies actives, les savoirs de base sont correctement assimilés par les élèves de l’école des Bourseaux. Les craintes des parents ou les stéréotypes réducteurs de l’opinion sur un présupposé décalage entre une pédagogie active centrée sur l’enfant et une rigueur scolaire centrée sur les disciplines ne sont donc pas fondées. Non seulement ce décalage n’a pas lieu, mais ce sont les élèves des Bourseaux qui font preuve d’une plus grande capacité d’adaptation. Les écoles pratiquant une pédagogie dite plus traditionnelle sont souvent focalisées sur les acquisitions de savoirs de base (français, mathématiques…) mais paradoxalement, ce type d’approche ne semble pas mieux préparer ces enfants à faire face à une scolarité axée sur ces mêmes dimensions « 

95310 St Ouen l’Aumone ;  N°296 ; 2020

Pour en savoir plus

Voir ici : voir l’étude

Voir le site

Le Chambon Feugerolles : une communauté éducative pour une co-éducation en complémentarité

Pour aider l’enfant à trouver du sens et de la cohérence entre ses apprentissages, les écoles du Chambon Feugerolles ont entrepris de construire une communauté éducative en rapporochant l’école, les familles, les associations, avec le soutien de l’association Terrain d’Entente, afin de parvenir à une co-éducation par l’ensemble des acteurs (écoles, famille, associations).

Il s’agit de repérer et dépasser les représentations, mettre à plat ce que chaque pôle estime apporter et pense que les autres apportent, instaurer pour cela un climat de reconnaissance et de respect des préoccupations des uns et des autres.

Ce travail s’appuie sur toute une série d’intiatives : le centre social Cré’Actif a organisé au sein des écoles des rencontres à thème,  une soixantaine de  familles participent à Troc talent ( réseau d’échanges de services où 1heure = 1 heure), un espace de dons a été créé à partir de la thématique du recyclage des déchets, etc.

Un des enjeux majeurs est d’aider l’enfant à vivre la complémentarité entre sa culture familiale et la culture scolaire, car c’est souvent la clé de la réussite à l’école.

42500 Le Chambon Feugerolles  ; N°308 ; 2020 

Pour en savoir plus

Voir ici : Pour en savoir plus lire ici.

Vitruve, l’école de la coopération et de la citoyenneté

L’école Vitruve est une école publique à part, axée sur les projets, la coopération et la mise en place d’une vie démocratique pour les élèves et pour les enseignants. C’est une école qui dépasse le cloisonnement par classes, l’école elle-même est un projet. Elle a été fondée en 1962 avec un double objectif : lutter contre l’échec scolaire important dans cet arrondissement et créer un lieu de formation des enseignants. Les projets sont constants, sous toutes les formes possibles et à tous les niveaux. Ils organisent les apprentissages. Il en existe des récurrents, comme la braderie ou les classes vertes pour tous les élèves et des projets spécifiques à telle année ou tel niveau.

ce qui guide l’école, c’est avant tout la volonté de travailler la coopération, dans toutes ses dimensions. Coopération entre enseignants, coopération élève-enseignants, entre élèves, avec les parents, avec les intervenants extérieurs, le personnel communal… Les apprentissages purement scolaires sont au moins identiques aux autres écoles. Là où les résultats sont nettement meilleurs, c’est au niveau des compétences psycho-sociales et de citoyenneté. Depuis le début de l’expérimentation, les évaluations convergent.

Les élèves de Vitruve vivent la citoyenneté ici et maintenant. On prépare les futurs citoyens, on en fait les citoyens de l’école. Les élèves de Vitruve ont développé toute une série de compétences qui leur permettent toute leur vie de s’adapter plus rapidement.

75020 PARIS ;  N°304 ; 2020

Pour en savoir plus

Voir ici :

Voir le site

Voir aussi ici de Gérard Delbet, Vitruve : rassemblée générale,  ( Ed. du bord du Lot)

 une université populaire de Parents

L’Université populaire de Parents Pau d’Ousse (64) est née au coeur du quartier Ousse des Bois, quartier populaire au Nord Est de Pau. En 2011, un groupe de parents s’est mobilisé pour créer une UPP, soutenu par le Centre social du Hameau et une association de prévention spécialisée. Le rythme des rencontres, est rapidement passé d’une fois à deux fois par mois à un rythme d’une réunion par semaine. A partir des questions de parents (difficulté de distinguer besoins et désirs des enfants, rôle du père et de la mère, rôle de l’école,…), le groupe fait une série d’entretiens approfondis avec d’autres parents, puis une analyse transversale des réponses.  

Les résultats ont été discutés dans des tables rondes associant des professionnels de l’éducation, des soirées débats d’échanges, etc. Il en ressort que l’éducation renvoie principalement, pour les parents, à la transmission des valeurs et l’apprentissage de l’autonomie de l’enfant. L’école est un lieu d’instruction, d’apprentissage et de socialisation, mais n’est pas perçue comme un lieu d’épanouissement. Ce sont d’autres structures qui constituent des espaces de découverte, d’ouverture au monde, de plaisir et d’épanouissement. L’université populaire a donné aux membres du groupe une prise de confiance en eux, le sentiment d’être dans une action de recherche valorisante et a contribué à un changement des représentations. Voir ici le site.

N° 185 ; 64000 PAU ; 2016 

Pour en savoir plus

Il existe en France 38 Universités populaires de parents. Voir ici la démarche et la liste

 Montetibou, avec la méthode Montessori  

Montetibou propose aux enfants et à leurs parents des ateliers Montessori. Grâce aux ateliers, les enfants et leur famille viennent découvrir la pédagogie Montessori, tout au long de l’année. La pédagogie Montessori repose sur le respect des périodes sensibles de l’enfant. l’éducateur ou accompagnateur propose des activités en fonction des besoins de l’enfant, opérant dans un environnement adapté à l’enfant.

Les principes de la méthode de Maria Montessori sont nés de son expérience directe avec des enfants du monde entier (Etats-Unis, Sri Lanka) avec 3 principes

– Rien n’est dans l’intellect qui ne doit passer par le corps car l’organe de l’intelligence est la main ;

Aide-moi à faire seul,

– La fonction du milieu n’est pas de former l’enfant mais de lui permettre de se révéler.

54000 NANCY ; N°310;  2020

Pour en savoir plus

Voir ici :

4. La chance : former de bons journalistes

La Chance agit pour la diversité dans les médias. Chaque année, ses 350 journalistes professionnels bénévoles préparent environ 80 boursiers aux concours des écoles de journalisme. La formation représente entre 175 et 250 heures. Tout est gratuit. Chaque étudiant·e reçoit des aides financières adaptées à sa situation sociale. Cet appui couvre les frais associés au passage des concours : inscription, transport, hôtellerie… Première prépa du genre, La Chance accompagne ses étudiants dans la durée. Elle épaule ses anciens dans leur recherche de stages, de piges, de CDD… La Chance organise aussi des ateliers d’insertion professionnelle. Son réseau dense et dynamique est unique en son genre.

La Chance agit pour l’éducation aux médias : ses ex-étudiants, devenus journalistes professionnels, interviennent dans des lycées et des collèges afin de mieux faire connaître les métiers des médias et les parcours à suivre pour devenir journaliste. En 2018-2019, nos actions dans ce domaine ont permis d’atteindre plus de 900 jeunes. 100 % des étudiants sont boursiers ou en situation de handicap.

75004 – Paris – 2020

Pour en savoir plus

Voir ici : Voir le site

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