
Nouvelles formes de lutte, revendications et propositions
3ème temps du Forum Précarité, 11 mars 18h – 20h30
La troisième séance de notre Forum Précarité aura lieu le :
jeudi 11 mars de 18h à 20h par Zoom
sur le thème : Nouvelles formes de lutte, revendications et propositions, dans un contexte qui s’aggrave. Vous êtes tous cordialement invités.
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1er temps. Rapide résumé des 2 premières séances, sur l’évolution de la situation sociale, de la pauvreté et de la précarité et sur les expériences locales de co-organisation des chômeurs et précaires porteuses d’alternatives Voir ici les interventions en replay
2ème temps. L’essentiel du temps sera consacré à un débat en grand groupe, autour de 2 questions :
– Quelles sont les alternatives concrètes par lesquelles les gens peuvent s’auto-organiser et comment renforcer les liens entre les groupes qui essaient de s’auto-organiser ?
– Quelles sont les revendications et les actions qui permettent d’élargir la mobilisation, avec quels rapports de force ?
Des interventions brèves de représentants de mouvements de chômeurs et précaires pourront présenter les luttes en cours (prochaine manifestation, occupation de l’Odéon, …) les revendications et les actions menées
3ème temps : conclusion et suite à donner
A l’issue de cette rencontre, nous ressentons le besoin de poursuivre ces échanges, de coopérer entre nous, de construire des complicités et des alliances comme cela se fait déjà entre Maisons de chômeurs, coopératives de coursiers pour contrer les multinationales de l’Uber avec Coop-cycles ou entre quartiers populaires avec l’Après-M. Quelle suite à donner à ce cycle de 3 rencontres ? En particulier, comment élargir l’appel lancé à l’issue de la 2e rencontre (voir ci-dessous) ?
Les interventions et les débats seront enregistrés et pourront être vus en replay avec le lien suivant dès le vendredi matin.

Appel
Précarité : ne fermons pas les yeux
Le Forum précarité, initié par Changer de cap, a permis d’analyser les dimensions nouvelles de la précarité, d’échanger à partir de nos pratiques locales et de réfléchir aux alternatives.
Les réponses libérales du gouvernement français à l’épidémie de Covid 19 ont considérablement aggravé la situation des plus fragiles d’entre nous. Tout manque : l’emploi, la nourriture, pouvoir envisager l’avenir de nos enfants avec confiance, la possibilité de sortir de l’isolement, d’envisager un horizon…
Les femmes sont au cœur de ce cyclone, au front de toutes les luttes pour subvenir aux besoins les plus urgents. Cependant le gouvernement ne renonce pas à la réforme de l’assurance-chômage, imposée par décret, qui vise 3,5 nouveaux milliards d’économies sur les ressources des chômeurs. Ceux-ci ne sont pourtant officiellement que 42% à être indemnisés.
Mais cela n’est pas tout. La crise sanitaire et économique entraîne déjà un accroissement exponentiel du nombre de chômeurs, de précaires et de personnes n’ayant plus rien pour vivre. De nouvelles couches sociales, artistes, artisans, commerçants… – ainsi que massivement les jeunes, travailleurs et étudiants – rejoignent les millions de salariés privés d’emploi dépourvus de tout. Cette situation risque de s’aggraver avec les vagues de licenciements en cours et à venir.
Car le Covid n’est pas le seul ennemi des peuples. La gestion de la crise sanitaire vient accélérer une précarité de l’emploi et une insécurisation des travailleurs qui se développaient déjà depuis des années avec l’offensive néo-libérale. La Bourse s’envole pendant que l’économie s’effondre. Mais le gouvernement s’obstine à poursuivre son grand plan de privatisation de toute la société, continue de fermer des lits d’hôpital et de réduire les interventions publiques.
Les choix néo-libéraux créent de nouvelles inégalités qui touchent l’ensemble des catégories sociales et des besoins humains : se loger, se nourrir, se chauffer, apprendre, se divertir et se cultiver… Maintenant, le Ministre de l’Économie dit clairement que ce sera au peuple de payer la « dette ». La crise sanitaire sert de paravent à des attaques démocratiques, écologiques et sociales. Pour les précaires, c’est la triple peine, sociale, écologique et démocratique. Et le gouvernement entretient la peur, pour maintenir sa cote de popularité et affaiblir les mobilisations.
Derrière ces choix cyniques et irresponsables, c’est l’abandon des jeunes, des vieux, des classes populaires, de toute une partie de l’humanité, jugés jugés inutiles et transformés en surnuméraires afin de préserver « quoi qu’il en coûte » les privilèges des 1 %. Ce que nous vivons n’est que le banc d’essai des solutions qui seront apportées aux séismes climatiques, sanitaires ou géopolitiques des années à venir. C’est cette inhumanité que nous refusons.
Lors de ce premier Forum, nous avons pu présenter les choix et les actions que entrepris localement pour résister et inventer : de l’accompagnement ou de la solidarité alimentaire à l’auto-organisation des précaires dans, par exemple, des Maisons de chômeurs ou de la Citoyenneté, en passant par la construction d’entreprises, de modèles économiques de projets, humains locaux et nouveaux, conçus à partir d’autres valeurs comme avec le syndicat d’habitants CHO3 de Marseille, Terrain d’Entente de Saint-Étienne, l’Après-M du quartier Saint-Barthélemy ou la coopérative des coursiers de Bordeaux.
L’auto-organisation des intéressés est pour nous toutes et tous une réponse. Mais nous devons aussi faire émerger, du local au mondial, de nouvelles formes de gouvernance ancrées dans les communs et le bien commun. C’est ce que travaillent déjà de nombreux collectifs citoyens locaux, syndicats d’habitants, équipes municipales, en mobilisant les habitants et les acteurs d’un territoire autour de projets communs.
Nous savons que nous avons besoin aussi de perspectives et d’alternatives nationales et internationales. Le dérèglement climatique provoquera d’autres séismes sanitaires et écologiques auxquels le libéralisme ne saura répondre que pour protéger la toute petite minorité qu’il sert. De multiples propositions convergentes ont été formulées par les mouvements citoyens, les gilets jaunes, les marches pour le climat, ou de nombreux groupes notamment pendant le premier confinement.
Même si ce n’est pas à nous de trancher entre elles – mais aux citoyens et citoyennes eux-mêmes – dès aujourd’hui, face aux risques qui s’aggravent, il faut agir. Il est primordial de se rassembler largement pour construire ensemble des pistes permettant là où nous sommes de résister et construire, dans l’autonomie et la fraternité.
Tout de suite, il est urgent de nous mobiliser contre la réforme de l’assurance chômage que le gouvernement veut passer en force dès juillet. Une réforme qui dégrade encore la situation des précaires, notamment en augmentant la durée de travail nécessaire pour bénéficier d’une indemnisation. Déjà le chômage a augmenté de 7,5 % en 2020 et atteint 4 millions de demandeurs d’emplois, la précarité menace de nouvelles populations. Nous dénonçons le cynisme de cette politique irresponsable et à courte vue, injuste socialement, dangereuse écologiquement, qui nous met au seuil d’un nouveau krach financier.
Nous appelons l’ensemble des syndicats, des associations, des organisations qui ont la justice au cœur, les citoyens à considérer que cette réforme est en contradiction absolue avec les fondements de notre République et à nous mobiliser pour qu’elle ne voie pas le jour.
C’est le sens de l’appel que nous lançons à tous les citoyens responsables pour qu’ils prennent en compte cet enjeu vital pour un monde vivable, fraternel et solidaire.
Pour signer l’appel, cliquez ici
Premiers signataires
Collectifs : Changer de cap, Stop précarité, Terrain d’entente, Chôm’actif Clermont-Fd, les Coursiers bordelais, le JID (justice-insertion-droit), Coordination Gilets jaunes Isère, Maison de la Citoyenneté Mondiale de Mulhouse, RECit 38
Personnes : Christian Benedetti, directeur de théâtre ; Nedjma Bennegouch, militante associative, Changer de Cap ; Jean-Claude Boual, Changer de Cap, syndicaliste ;Françoise Bloch, socio;anthropologue ; Alain Braud, Chom’actif Clermont-Fd ; Luc Chevalier, Sud-emploi ; Pierre Cours-Salies, sociologue ; Alain Gely, statisticien, économiste, syndicaliste ; Jean-Jacques Greiner, Attac 68 ; Patrick Gouge, Changer de Cap ; Yves Gueydon, MNCP ; Josiane Günther, Terrain d’Entente Saint-Etienne ; Arthur Hay, Coursiers Bordelais ; Laurent Kiem, accompagnateur scolaire, Changer de cap ; Laurent Klajnbaum, Gilets jaune, Changer de Cap ; Didier Minot , Changer de Cap ; Régis Moreira, RECit Forum 38 ; Dominique Orsucci, conseillère municipale, Changer de Cap ; Olga Papp, chef;costumière ; Evelyne Perrin, économiste, Stop précarité ; Claude Pourcher, Gilet jaune du Magny, Changer de cap ; Valérie Pras, Gilet jaune Isère ; Fabrice Thuriot, Universitaire ;Roger Winterhalter, MCM, Maire honoraire de Lutterbach, fraternologue ;Laurent Z, militant associatif.

Adhérer/soutenir le Collectif pour construire l’avenir
Aujourd’hui, nous avons besoin de l’adhésion ou du soutien de tous ceux et celles qui partagent cette aspiration à résister et construire dans un contexte difficile. Aussi nous vous sollicitons pour adhérer à l’association en 2021. L’assemblée générale permettra le 26 mars de décider ensemble de la suite de l’aventure.
Votre adhésion est d’abord un soutien symbolique et financier et un partage de la démarche, pour l’élargir et la renforcer.
Ce soutien financier est précieux, car cela nous permet d’être indépendants. Nous avons fonctionné jusqu’ici grâce à l’engagement bénévole de plusieurs dizaines d’entre nous. Mais ce fonctionnement touche aujourd’hui ses limites compte-tenu du développement du réseau.
On peut adhérer :
– au moyen du bulletin d’adhésion/soutien qu’on trouvera ci-joint, accompagné d’un chèque,
– ou par internet, en cliquant sur le lien suivant : adhérer/soutenir le collectif. Les montants sont indicatifs. Chacun peut les adapter en fonction de l’état de ses finances.
vous en trouverez beaucoup plus sur le site
Vous pouvez nous contactez sur contact(at)changer2cap.com