Développer l’entraide et fraternité face à la défiance instituée
Nous sommes face à la défiance et au mal-être institués
Une bataille culturelle est engagée pour faire prévaloir une autre conception du monde et des rapports humains.
– La gestion d’une crise sanitaire et économique qui persiste et l’émergence d’un régime autoritaire hyper-capitaliste, détruisant les solidarités, se traduisent par une explosion de la précarité. Toute une partie de la population (chômeurs, précaires, personnes handicapées, personnes âgées, migrants, etc.) bascule dans la misère avec la destruction des solidarités collectives. L’apartheid devient une réalité au sein de chaque pays et à l’échelle mondiale.
– Cet apartheid est renforcé par la marche forcée à la privatisation et la numérisation du monde, en jetant par-dessus bord les libertés publiques et les droits. Les relations humaines au sein des services publics sont supprimées et remplacées par des réponses informatisées, auxquelles un quart de la population ne peut pas accéder. La quasi-obligation de vaccination et la mise en place du passe sanitaire suscitent un immense sentiment de méfiance, de révolte et d’exaspération.
– Pendant ce temps, les dérèglements climatiques s’accélèrent de façon dramatique, tant à court terme, avec la multiplication des catastrophes (incendie, inondation, températures extrêmes), qu’à moyen et long terme comme le souligne le rapport du GIEC.
Pour toutes ces raisons cumulées, la question du bien vivre et de la bonne santé mentale de toute la population devient aujourd’hui une question politique. Elle génère une multiplication des situations d’anxiété, d’angoisse, de dépression, de violence, y compris familiales, et des attitudes pathologiques chez beaucoup de personnes qui auparavant ne présentaient aucun trouble. Cette dégradation touche toutes les couches de la société, en particulier les étudiants et les jeunes.
Face à cette situation, que pouvons-nous faire ?
Il est nécessaire de résister et de faire converger les luttes politiques, même si nous savons que cela ne sera pas suffisant à court terme.
La fraternité et l’entraide sous toutes ses formes sont des éléments essentiels pour désarmer la défiance instituée en dogme et montrer qu’un monde fraternel est déjà une réalité, un monde où chacun a sa place et sa dignité.
Notre objectif est donc de multiplier des ilots de coopération, d’entraide et de fraternité pour remettre la solidarité et le vivre ensemble au cœur de l’action collective, et redonner espoir à ceux qui doutent ou qui s’épuisent parce qu’ils sont seuls :
– Nous proposons dans ce but de développer des petits groupes d’échanges, d’entraide et de débats pour résister, s’entraider, construire, agir ensemble. Beaucoup se sont créés spontanément pendant le premier confinement et surgissent, partout dans le monde, dans les 6 (ex. Roya, Liban) ou d’oppression.
– L’entraide ne se limite pas à des groupes d’échanges, mais couvre tous les champs de l’action commune. De multiples actions montrent la voie, qui peuvent être démultipliées
– À travers les échanges et l’action commune, nous pouvons nous entraider à nous émanciper du consumérisme, de l’esprit de compétition, de l’individualisme qui nous attache au système et par lequel nous l’entretenons. Notre combat reste inefficace si nous critiquons le système néolibéral comme si nous lui étions entièrement extérieurs.