Comptes-rendus des ateliers
Atelier 1 : Éducation populaire
Rapporteur : Pascal (Geiger)
L’objet de cet atelier était de s’interroger sur le rôle du collectif « Changer de Cap » dans le développement de l’Education populaire.
Après avoir identifié le rapporteur, les membres (6 personnes) de l’atelier ont posé ses modalités de fonctionnement, à savoir :
Délaisser le tour de table et privilégier la prise de parole en veillant à ce que chacun s’exprime (ce qui fut le cas).
Vérifier l’existence d’une compréhension commune de la question posée : « Que doit faire le collectif pour favoriser un renouveau de l’Education Populaire ».
Vérifier la réalité d’une acception partagée des mots clés tels que : Education Populaire et renouveau.
Identifier les pistes d’actions
Soumettre une synthèse des travaux qui, une fois approuvée par les membres, puisse faire l’objet d’une communication à l’assemblée.
Ainsi, la présente synthèse se structure-t-elle en trois parties :
Vérifier la réalité d’une acception partagée du concept d’« Education Populaire », c’est-à-dire s’accorder sur ce que signifie cette notion.
Dans un premier temps, les membres ont soumis leur propre compréhension du terme « Education populaire » :
C’est l’appui à la prise de conscience, à l’éveil de la population,
C’est apprendre aux personnes à chercher l’information et ne pas tout avaler, de réfléchir par eux-mêmes avec les moyens dont on dispose (sous-entendu les moyens modernes),
C’est de les aider à développer leur esprit critique et leur permettre de développer leurs capacités
C’est de leur apprendre à apprendre, leur permettre de confronter leur idées
C’est favoriser le développement social et aider les individus à trouver leur place dans la société et de s’y épanouir,
C’est ouvrir les individus à la culture populaire, …
Dans un second temps, il a été proposé de rechercher dans GOOGLE, l’existence d’une ou plusieurs approches de ce « concept » d’Education Populaire. :
Celle de Christian Maurel (sociologue) est apparue comme celle se rapprochant le mieux aux idées exprimées par le groupe.
Ainsi, pour Christian Maurel, l’éducation populaire est l’ensemble des pratiques éducatives et culturelles qui œuvrent à la transformation sociale et politique, travaillent à l’émancipation des individus et du peuple et augmentent leur puissance démocratique d’agir.
les membres du groupe ont admis que leurs approches de l’Education Populaire s’inscrivaient parfaitement dans la définition donnée par CM.
S’interroger sur ce que signifie le terme « Renouveau », ainsi que sur le rôle (la place) du collectif dans ce renouveau.
Spontanément, certains membres ont émis l’idée que rien de nouveau ne se faisait en matière d’EP depuis des décennies.
Puis après avoir rapidement surfé sur internet, ils ont reconnu l’existence de plusieurs structures dédiées à cette activité.
Aussi ont-ils convenu qu’il s’agirait plutôt de favoriser la communication, le développement et la diffusion des pratiques pertinentes réalisées par ces structures que de travailler à un hypothétique Renouveau.
Enfin, identifier des pistes d’action possibles.
Ainsi, 3 séries de pistes ont été abordées :
Identifier les structures dont l’objet social est de développer l’EP et explorer la possibilité d’une collaboration entre elles et le collectif
Ex :
http://www.education-populaire.fr/
https://injep.fr/publication/leducation-populaire-en-france/
http://laligue66.org/l.education.populaire-36100-1-3-1.php
…
Repérer les actions d’EP mises en œuvre par les membres du collectif et étudier dans quelles mesures elles pourraient faire l’objet d’une modélisation dans le but d’une large diffusion.
Exemples :
Démocratiser les conférences citoyennes
Faire la promotion de formation pour apprendre à parler en public
Favoriser la création de supports de communication (sur EP) accessibles
…
Favoriser des liens entre des acteurs locaux en vue de développer des actions spécifiques
Favoriser le lien entre écoles, lycées et des acteurs initiant des actions « culturelles » (ciné-club, théâtre, débats intergénérationnels)
Développer des partenariats avec les centres culturels (Type MJC, …)
Atelier 2 : « Rapports aux pouvoirs »
Rapporteur : Germain Buffeteau
Les règles du système social actuel, sont établies par les pouvoirs politiques et financiers de l’état.
Pour celles et ceux qui veulent changer les règles, parce qu’elles ne leur semblent plus appropriées aux nécessités écologiques et sociales du temps présent ; il est nécessaire d’entrer dans le champ politique :
– En prenant confiance dans ses propres forces pour s’engager dans les politiques locales au niveau des municipalités, soit avec la majorité, soit avec l’opposition, en sachant que les pouvoirs locaux sont sous la tutelle du système et des politiques de l’état.
– En créant des alliances autour des différentes dynamiques de changement et neutraliser les divisions organisées par les médiats au service de l’état.
– En expérimentant des moyens de communication échappant au contrôle des médiats
– En créant un réseau d’informations , radio et vidéo, libre et indépendant des médiats officiels de l’état et des groupes financiers ;
– En développant entre les membres de chaque collectif, de l’enthousiasme et de la confiance pour créer, dans les alliances, une véritable force d’action individuelle et collective.
– En s’appropriant la constitution actuelle, pour mieux démonter ses rapports avec le système et :
– Créer une assemblée constituante pour élaborer une nouvelle constitution.
– En créant et en valorisant de nouvelles formes d’échange et de production
Atelier 3 : Comment sortir d’une démarche d’îlot pour transformer un territoire ou la société ?
Rapporteur : Frédéric Paschal
Parmi les solutions envisagées, nous privilégions la mise en réseau d’entités de taille limitée. Si une expérience réussie au niveau municipale on cherchera à essaimer dans d’autres communes du département par exemple. Cela permet une plus grande flexibilité et adaptabilité (2 communes ne sont jamais strictement identiques). D’autre part les conflits ou contraintes bureaucratiques sont plus facilement évitables avec des petites structures.
La mise en réseau peut concerner la même activité mais également d’autres secteurs qui formeront un bassin de vie plus large. On peut partir d’une structure de construction de logements réversibles par exemple et chercher des synergies avec des collectifs d’autonomie alimentaire et d’autoconsommation énergétique par exemple. Voir le modèle des coopératives généralistes.
Dans certains cas il se peut qu’une taille minimale soit nécessaire au développement (économie d’échelle, besoin de financement plus important). La structure de départ doit donc grossir (embauche de salariés par exemple). Il faut dans ce cas veiller à mettre des garde-fous pour garder la maîtrise de l’esprit de départ et le contrôle des décisions. L’inclusion des citoyens/usagers peut-être une garantie tout comme les statuts juridiques (garder la majorité des parts aux associés coopérateurs par exemple).
L’implication des usagers dans la gouvernance est un point clef pour constamment s’adapter, expliquer les enjeux et les choix.
Ne pas brûler les étapes ni s’emballer dans le développement (https://www.bastamag.net/La-plus-grande-cooperative-du?_ga=2.79896542.857571347.1598952794-1032431699.1598952794)
La communication vers l’extérieur est nécessaire pour faire connaitre l’expérience et susciter des vocations (journaux locaux, institutions, site internet, autres associations).
Convaincre les institutions de participer à ses projets peut s’avérer utile afin de bénéficier de leurs structures et leur financement éventuel. Il faut veiller à la récupération politique en s’assurant toujours du contrôle citoyen. Plus les îlots seront nombreux, plus le rapport de force jouera en la faveur des citoyens.
Atelier 4 : comment faire circuler les expériences ?
Rapporteur : Alain DUCHAMP
Avant, sinon concomitamment, nous avons discuté sur « faut-il » les faire circuler, pourquoi, dans quels objectifs…
Dans la tentative de définition de (s) l’expérience (s), comment toute construction de projet, il sera question de valeurs qui les fondent, des visées qui les orientent, des objectifs à mettre en œuvre et de l‘évaluation des résultats.
Les expériences sont différentes des expérimentations qui font appel à des méthodologies, des durées etc.
« Changer de Cap » met sur son site des expériences, côte à côte, qui peuvent se répondre, peuvent éventuellement se reproduire (toujours dans des conditions différentes), auxquelles « on » fait une certaine confiance pour « changer de Cap », transformer la société.
Quand on fait une expérience, (ce n’est pas « transitif » dans le sens que ce n’est pas détourné pour une autre cause, un autre objet!) on répond à un besoin, la pensée évolue et se met à réseauter.
Quand on fait une expérience, on a un programme en acte et, mentalement, un brouillon ; l’expérience « acte » le changement.
Faudrait-il, à « Changer de Cap » prendre et faire circuler toutes les « expériences » qui arrivent ? « Changer de Cap » ne veut pas « labelliser » des expériences, le collectif ne cherche pas non plus à être un « dictionnaire » ou un répertoire en tant que tel, mais cherche à divulguer ce qui se passe sur le terrain et comment ces actions sont porteuses de transformation. Cela permet aussi les échanges entre les lieux d’expériences et d’alternatives.
Le changement de société reposerait donc sur 3 piliers
1- le mouvement ouvrier
2- les délibérations politiques
3- les expériences locales (réalisation d’un possible et réponse à un besoin) qui donnent plus de « puissance » à la société.
Les expériences peuvent être aussi porteuses de formation et d’éducation populaire, politique, elle peuvent aider quand les gens agissent et, de fait, marginalisent ceux qui ne bougent pas. Même si ça se devine souvent, les porteurs d’expériences pourraient affirmer leurs valeurs, leurs objectifs et en quoi ils augurent que leurs expériences sont porteuses de changement de société ( au plan de la démocratie, du social, de la préservation de la nature, du climat…)