
Lettre N°19, 20 novembre 2020
La peur recule, développons la solidarité, la résistance et l’autonomie
L’épidémie de COVID 19 est en train de bouleverser l’économie, les relations sociales et les rapports de force politiques pour l’ensemble des sociétés occidentales. Elle est aggravée par l’incapacité des gouvernements néolibéraux à mettre en place une stratégie de lutte cohérente. Mais en même temps la stratégie de la peur sert à accélérer la transformation de la société en un vaste marché d’individus asservis et atomisés, avec une politique de plus en plus ouvertement au service de l’intérêt des multinationales (voir plus loin l’article de Jean-Claude Boual). Ce second confinement présente trois aspects complémentaires :
Le plan de relance de 100 milliards profite d’abord aux grands groupes. Constitué aux 2/3 d’une nouvelle baisse des impôts de production, il sauve les dividendes des actionnaires, mais laisse de côté les PME, les commerçants, les artistes dont beaucoup vont disparaître, les investissements publics, qui sont pourtant la clé de l’avenir.
Pour les quartiers populaires et tous les précaires, la situation est pire que pour le premier confinement, avec l’absence totale de revenus pour certains, l’angoisse du lendemain, la disparition du travail au noir et l’arrêt de très nombreux CDD. Les aides apportées au compte-gouttes sont d’abord des opérations de communication et de diversion et non de redistribution.
Le gouvernement accélère la destruction des libertés, de la démocratie et de l’État lui-même, comme si le temps lui était compté avant la crise financière qui s’annonce (cf. Jean Gadrey dans Politis). Le choc émotionnel provoqué par l’horreur des attentats et la peur de l’épidémie sont entretenus par un flot continu d’informations parfois manipulées. Cette communication malhonnête alimente toutes les rumeurs et les complotismes, comme en témoigne le succès viral de « Hold-Up », traduisant un immense besoin d’éducation populaire.
Cependant, malgré ce déferlement, le contexte est en train de changer
Dans les entreprises, les mobilisations se multiplient : du côté d’ENGIE pour protester contre le démantèlement, des agents de la RATP pour dénoncer le projet de privatisation, des chômeurs et précaires pour obtenir le retrait de la réforme de l’assurance-chômage, des citoyens contre la loi dite de « sécurité globale », etc.
Progressivement la solidarité et l’entraide se remettent en place, même si beaucoup ont commencé par être découragés. Les citoyens s’auto-organisent pour pallier les carences de l’action publique, que ce soit dans les quartiers, au niveau de la médecine de ville, dans le soutien psychologique sur les territoires, avec l’appui de nombreuses collectivités ou dans la vallée de la Roya. Deux ans après le début des gilets jaunes, ni la colère ni la fraternité non n’ont disparu. Toutes les deux resurgissent dès que la peur devient inopérante.
Les habitants de la vallée de la Roya sont comme un symbole de nos sociétés dévastées. Loin de se décourager, ils reconstruisent et envisagent de faire de leurs vallées meurtries un laboratoire de la transition écologique humaine, en comptant d’abord sur leurs propres forces (voir plus loin). Un exemple pour nous tous. Les exemples qui suivent sont une invitation à développer la solidarité, la résistance et l’autonomie.
Solidarité, entraide, autonomie
Dans la vallée dévastée de la Roya, la solidarité et le bénévolat pallient les carences de l’État. Vers une méga ZAD ?
Un mois après le passage de la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya, des dizaines de bénévoles, venus de toute la France et même d’Italie, distribuer de l’aide alimentaire, visiter les personnes âgées isolées. aident les sinistrés à reprendre pied. C’est un immense élan de solidarité qui permet de déblayer les routes et les maisons, reconstruire des ponts provisoires. Hervé Benna, un entrepreneur du bâtiment a ré-ouvert les routes avec son tractopelle. Il dit avoir fait ce qui lui semblait logique, puisqu’il avait les compétences et le matériel pour le faire, au moment où ces moyens-là n’était pas présents du côté des autorités publiques. « Le deuxième jour après la tempête, la Sécurité civile et les militaires du génie sont enfin arrivés. Ils ont été très efficaces mais ils sont repartis sans avoir aménagé un accès au haut de la vallée, vers Tende ». Ce sentiment d’abandon est très largement partagé dans la vallée et amplifie cette « culture de la débrouillardise », propre au territoire marginal et enclavé qu’est la Roya.
Cédric Herrou accueille sur ses terres, à Breil, une communauté Emmaüs Roya. Avec les Compagnons, ils ont participé à la solidarité, donnant une partie de leur production, tout en s’attelant à la reconstruction de l’exploitation dévastée.
Maintenant, Cédric Herrou réfléchit à la suite avec le Secours populaire. « On voudrait embaucher quelqu’un pour encadrer les bénévoles. L’objectif est de créer du lien social autour de l’entraide ». S’ils trouvent un terrain d’entente, les habitants de la Roya pourraient bien faire de leur vallée meurtrie un laboratoire de la transition écologique et humaine, au-delà de la catastrophe. Face au sentiment d’abandon, « il n’est pas impossible que la vallée s’oriente vers une sorte de ZAD », estime Cédric Herrou. Voir ici le super dossier de Bastamag
Face au Covid, l’efficacité des réseaux autogérés de soignants, plus réactifs que le gouvernement
Pendant le premier confinement, l’implication des soignants du secteur libéral – généralistes, infirmières ou pharmaciennes – a été très forte. Organisés en communautés professionnelles territoriales de santé (CTPS), ces collectifs habitués à travailler ensemble ont été très réactifs, s’auto organisant en l’absence de directives claires.
Avec la 2e vague, ces réseaux se réactivent pour pour prendre en charge des personnes isolées, détecter les patients fragiles ou très âgés et limiter leur exposition au Covid-19 grâce à des tournées spéciales d’infirmières à leur domicile. La réactivité de ces réseaux permet d’offrir une continuité de soins à des patients qui sans cela seraient laissés de côté, voire hospitalisées ou décédées. Les soignants du 20ème arrondissement de Paris estiment à une centaine le nombre de morts évitées par leur auto-organisation pendant la première vague de l’épidémie. Cette auto-organisation permet aussi de préserver les hôpitaux en évitant leur engorgement, et donc d’alléger le confinement de toute la population.
C’est pourquoi il est aberrant que les autorités politiques et sanitaires n’aient absolument pas pris ces acquis en compte ces acquis de l’action locale, qu’elles ne semblent même pas avoir vues. Le mot prévention fait-il partie de leur vocabulaire ? Lire ici l’article de Bastamag
Grenoble associe des citoyens à la gestion de la pandémie
COVID 19 : la ville de Grenoble expérimente un « comité de liaison citoyen », réuni le 7 novembre pour la première fois, en réponse à la « gestion de crise descendante » mise en œuvre par le gouvernement et son conseil de défense. L’assemblée se compose de 18 habitants tirés au sort sur des listings de téléphone portable et dans la trentaine d’associations qui se sont inscrites. Derrière les tables, on compte onze hommes et sept femmes, dont une voilée ; un tiers d’acteurs associatifs ; un couple de personnes handicapées en fauteuil roulant. Trois des participants ont moins de 25 ans.
Leur mission : donner leur avis sur les mesures prises par la ville concernant la crise sanitaire, faire remonter leurs préoccupations présentes et futures. Au menu de cette première réunion : la tenue des marchés alimentaires et le maintien du lien social. Voir la suite dans l’article de Médiapart, qui montre de façon concrète les questions posées et les réponses apportées
A Montreuil, les Bons petits légumes redistribuent solidairement des camions entiers de fruits et légumes
Avec le reconfinement, le nombre de familles souffrant de malnutrition et de la faim explose un peu partout, notamment à Montreuil. Le club Social « Les bons petits légumes » est mobilisés. Cette association d’une quinzaine de militants, à Montreuil, s’auto-organise pour se rendre au marché de Rungis avec un camion deux fois par semaine, afin de récupérer et distribuer des fruits et légumes invendus.
Ils les redistribuent gratuitement à de nombreux collectifs (cantines populaires, squats, associations de femmes, cantine syrienne solidaire, La Parole Errante, etc. Des discussions sont organisées autour du gaspillage, de l’autonomie et de la précarité alimentaire. Cette démarche résolument solidaire est loin d’une distribution de charité. Elle s’éloigne du fonctionnement ou certains font et d’autres reçoivent, pour aller vers un réel partage. Chacun contribue à sa mesure sans compétences requises. Voir ici la page facebook pour

Syndicat de la Montagne Limousine : Réactivation des cellules de soutien
Les actions nées pendant le premier confinement à l’initiative du Syndicat de la Montagne Limousine ont été réactivées. Le groupe d’entraide juridique et administrative est disponible par mail à groupejuridiquedelamontagne@riseup.net ou par téléphone au 07 84 51 14 75. S’adressant à des personnes qui en ont généralement besoin de manière cruciale et urgente, il maintient des permanence des s tous les 15 jours pendant le confinement. Le groupe de soutien psychologique est pour sa part joignable au 06 26 17 23 47.
Le réseau Covid-Entraide, qui s’était mis en sommeil fin juin une nouvelle phase commence, dans une situation économique très détériorée. Certains des groupes qui se sont formés en mars dernier vont reprendre leurs activités. D’autres vont se créer. » Le réseau travaille à établir un état des lieux, notamment en matière de santé. Voir ici le site cherche et les infos complètes
Le retour des mobilisations
Les éboueurs de Paris en grève « reconductible et indéterminée » pour l’amélioration de leurs conditions de travail
Les éboueurs et les égoutiers de Paris sont entrés mardi 17 novembre en grève « reconductible et indéterminée » à l’appel du syndicat CGT-FTDNEEA, après un préavis déposé le 5 novembre.
Au centre de leurs griefs, la loi de transformation de la fonction publique. « On va perdre huit jours de congés et onze RTT, notre droit de grève sera soumis à déclaration préalable comme à la RATP. Le système d’attribution des primes est beaucoup plus arbitraire, alors que le point d’indice est gelé, surgelé, congelé. Ils réclament la « remunicipalisation des missions confiées à des entreprises privées ».
Le second confinement ajoute une dimension, avec l’absence d’aménagement des conditions de travail et la disparition de la prime de 35 euros par jour. « Ce confinement-là n’a rien à voir avec le premier. On était des héros, maintenant on ne vaut plus rien », confiait un éboueur. Voir ici l’article de Reporterre
La mobilisation des précaires de l’hôtellerie, de la restauration, et de l’événementiel
Le Collectif des précaires hôtellerie, restauration, événementiel (Cphre) dénonce les conséquences de guerre économico-sanitaire subie par ses membres, « véritables réfugiés de la guerre sanitaire » : pas de RSA, vente de nos biens (bijoux, maisons, expulsion des appartements, banques alimentaires, divorces, et parfois suicides. Les manifestations locales se multiplient pour demander la réouverture des commerces et une allocation spécifique. Par exemple, les saisonniers de Lourdes et de la Vallée d’Argelès.
Ils appellent à manifester samedi 21 novembre, avec les commerçants et hôteliers. Voir ici l’article
Dans une tribune au Monde, Les sénateurs Patrick Kanner et Monique Lubin appellent le gouvernement à « octroyer une année blanche au 1,2 million de travailleurs en contrats à durée déterminée d’usage dans le tourisme, l’hôtellerie, l’événementiel, la sécurité…, oubliés de tous les dispositifs ». Voir ici le texte de la tribune
Sauvons nos commerçants, initiative solidaire en Corse pour consommer local
En Corse, la fermeture des commerces de proximité est particulièrement mal ressentie. Les manifestations devant la préfecture et dans le centre-ville se sont poursuivies durant toute la semaine écoulée (Voir ici)
Une plate-forme pour mettre en place des boutiques en ligne a été mise en place afin qu’ils puissent vendre leurs produits à distance sans frais de commission sur les ventes.

Les gilets jaunes de Saint Brice (95) manifestent dans le supermarché et ouvrent une web radio
Le groupe des gilets jaunes de Saint Brice tient bon, malgré l’angoisse, qui est énorme, tant avec le covid que le terrorisme. Malgré aussi la détresse morale et matérielle et le racisme qui monte énormément. « Nous partageons la fierté de réussir à faire tourner les choses ensemble. « Nous avons une réunion zoom chaque semaine. On est attentif aux absences prolongées et on rappelle ceux que l’on ne voit pas pour prendre des nouvelles ». Comme les rassemblements sont interdits sur notre rond-point face au supermarché, le groupe se réunit dans le supermarché avec les caddies bardés de pancartes. Il manifeste dans les rayons avec la complicité bienveillante du personnel et des vigiles. Par ailleurs, une émission de radio sur le Web a été ouverte le samedi soir : 2000 auditeurs la semaine dernière et ça monte. On y reçoit des invités, c’est un outil d’éducation populaire avec les moyens du moment. (de notre correspondant)
Manifestation des gilets jaunes de Crolles le 28 novembre
Le rond-point était l’un des rares de la région à être occupé 6 jours sur 7, avec une fraternité et une vie locale extrêmement active. Le 7 novembre, ce rond-point historique a été détruit par les services municipaux, à l’initiative du maire PS. Mais les gilets jaunes de Crolles (Isère) sont toujours là, toujours présents. Ils organisent une manifestation le 28 novembre pour la défense du pouvoir d’achat, une vie digne, la défense de la liberté d’expression, la défense des biens communs, des droits et des libertés et une démocratie vivante et directe. L’appel porte également sur le refus de l’épuisement de la planète, l’asservissement numérique, l’enfermement du conscience des consciences et l’isolement des individus l’enfumage médiatique au service des ultra riches, la financiarisation généralisée de notre société que l’appel à une vie digne, pouvoir d’achat décent, des services publics, une fiscalité progressive, une véritable démocratie.
Voir la vidéo https://www.dailymotion.com/video/x7nzzvn
Chambéry : un Forum Social Local, Ecologique, Solidaire et Féministe 73 en préparation
Aujourd’hui les mobilisations locales repartent sur Chambéry avec des revendications sur les transports, les services publics, etc. Un groupe d’animation et de suivi de 15 personnes est en cours de constitution, avec une répartition à la fois géographique et thématique.Il est en effet vraisemblable que la nouvelle municipalité (PS et Verts « de gouvernement ») fera des choses, mais il est nécessaire de contrôler et de faire pression sur elle.
Mais parallèlement, un Forum Social Local Ecologique, Solidaire et Féministe est en train d’émerger, à l’initiative d’ATTAC pour l’après confinement. Une série d’ateliers
thématiques décentralisés pourraient se dérouler sur plusieurs jours en plusieurs endroits, avec un maximum de 30 personnes pour chaque rencontre. Un regroupement très large d’organisations citoyennes et politiques appelle à se réunir autour de ce projet (ATTAC, FSU, SNUIPP, les Amis de la Terre, Alternatiba, PCF, Générations, Greenpeace, Youth for climate, etc. Voir ici le site)

Le CNNR 71 prend le nom de Pierre Fort, résistant fusillé en 1944, pour poursuivre l’œuvre de la Résistance
Le groupe CNNR de Saône-et-Loire a commémoré le 10 octobre le sacrifice de Pierre Fort, fusillé par les Allemands à l’âge de 19 ans, et a décidé de prendre son nom. Cette cérémonie a eu lieu à l’endroit même où Pierre Fort fut fusillé, dans la forêt de Marloux. Roger Joly, résistant survivant du groupe, a reçu symboliquement le serment des membres du groupe afin de « continuer à être résistants pour préserver nos libertés et aller vers des jours heureux ». Voir l’article
Campagne : Stoppons Amazon avant qu’il ne soit trop tard
120 personnalités et responsables d’organisations ont lancé un appel à mobilisation pour obtenir un moratoire sur l’implantation d’entrepôts d’e-commerce, notament d’Amazon, et instaurer une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise.
Depuis le début de l’année 2020, les ventes du géant du e-commerce n’ont cessé d’augmenter et la fortune de Jeff Bezos a dépassé les 200 milliards de dollars au prix de 20 000 salariés contaminés par le COVID, du recours aux transports les plus polluants, de la destruction de milliers d’emplois dans les commerces de proximité, obligés, eux de fermer boutique.
Pour participer à cette campagne, ATTAC propose d’envoyer gratuitement des kits individuels et collectifs pour passer à l’action, et de produire des dizaines de milliers d’autocollants et affiche pour les mettre à disposition de toutes celles et ceux qui veulent agir. Voir ici l’appel à mobilisation

Analyses et documents
Le complotisme pour les nuls, par Laurent Mucchielli (à propos du documentaire Hold Up)
Le documentaire « Hold-Up. Retour sur un chaos » qui défraye actuellement la chronique relève-t-il du complotisme ? La réponse est oui. C’est même une manipulation et une mise en scène assez grossière et aisément démontable, dont on ne comprendrait pas qu’elle émeuve autant les journalistes et certains intellectuels si le réalisateur n’avait pas abusé de la confiance de la plupart des personnes qu’il a interviewées (et dont plusieurs se sont déjà désolidarisées), si nous ne vivions pas un contexte particulier et si certains représentants de la doxa n’y trouvaient pas en fin de compte un précieux moyen de se débarrasser des questions qui les dérangent.
Sur son bloc de Médiapart, Laurent Mucchielli développe ces deux points, en alertant sur la nocivité de ce documentaire. Voir ici le texte complet

L’action publique subordonnée au maintien de l’ordre : un retour à l’Ancien Régime au bénéfice des multinationales, par Jean-Claude Boual
Un décret, pris discrètement au cœur de l’été, modifie radicalement la façon d’administrer le pays. Désormais, les services des ministères, qui organisent la vie sociale locale (urbanisme, biodiversité, éducation…) sont sous la coupe du ministère du « maintien de l’ordre », pour qui la priorité est l’ordre public perdent leur pouvoir d’agir. Deux exemples : après l’incendie de l’usine Lubrizol, ce n’est pas le ministère de l’Écologie qui a communiqué, mais le préfet. L’état d’urgence sanitaire est réalisé par l’Intérieur et les préfets, le ministère de la Santé restant au second plan. Ce qui explique que la gestion de la crise passe d’abord par des mesures répressives.
Ce mode de gouvernement constitue une sorte de retour à l’Ancien Régime. Comme le roi jadis, Jupiter-Macron ne gouverne plus qu’avec deux ministres : le ministre des Finances (le Fermier général d’autrefois) et le ministre de l’intérieur (le Lieutenant général de police).
Cette décision relève d’un mode de gouvernement réfléchi, qui vise à favoriser l’activité économique des multinationales dans le contexte de la mondialisation. Pour les gêner le moins possible, on relègue les administrations techniques au second plan. La sécurité publique, c’est d’abord celle que l’État assure à ces multinationales. Voir ici la tribune de Jean-Claude Boual (membre fondateur du collectif) dans Reporterre.
Le gouvernement continue de supprimer des lits d’hospitalisation : la carte des hôpitaux concernés
Le Gouvernement et les autorités sanitaires continuent de fermer des centaines de lits dans les hôpitaux, malgré la pandémie. La direction du CHU de Besançon a annoncé la suppression d’un service entier de soins de suite et de réadaptation, soit 28 places, À l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon, 75 places d’hospitalisation auront fermé en 2020 d’ici fin décembre. Là aussi, les mensonges sont au rendez-vous « Il faut « sortir du dogme de la fermeture des lits » affirmait le ministre de la Santé en mai 2020. Apparemment, la deuxième vague n’a pas changé la donne. Voir ici l’article de Bastamag et la carte des suppressions de lits à venir que nous publions en exclusivité. Bastamag la complétera en fonction des données que vous pourrez lui envoyer via le formulaire à ouvrir ici :
Quelques bonnes nouvelles
Au Conseil d’Etat, le gouvernement est sommé d’agir pour le climat
Le Conseil d’État, le 19 novembre, a sommé le gouvernement de réellement réduire ses émissions de gaz à effet de serre afin de respecter ses engagements climatiques. Un recours avait été déposé par la ville de Grande-Synthe, qui s’estime menacée de submersion par le réchauffement des températures. Le rapporteur a requis de considérer les objectifs environnementaux adoptés par le gouvernement, dans ses lois et ses décrets, comme contraignants.
Cette décision permettrait de reconnaître la responsabilité des élus et des hauts fonctionnaires dans l’échec à endiguer les dérèglements du climat, et constitue un précédent très important pour limiter les promesses en l’air Voir ici l’article de Médiapart
Sous la pression, le gouvernement revient sur l’interdiction de photographier les policiers
Au moment d’envoyer cette lettre, nous apprenons que sous la pression des militants, de juristes, et même de députés de la majorité, le gouvernement renoncerait à proposer dans la loi « sécurité globale l’interdiction de photographier les policiers. Ce recul est une première victoire, mais attendons de voir quelle rédaction alternative sera proposé par notre Ministre de l’intérieur si attaché aux libertés…de la police.
Cela n’enlève rien à la nocivité de cette loi, qui porte le risque d’une sécurité à géométrie variable, alors que la sécurité et la sûreté figurent parmi les droits fondamentaux.
Livres et agenda
Quel monde associatif demain ? Limites actuelles de l’action associative et moyens de les dépasser
La journée d’étude acteurs chercheurs organisée de longue date par le CAC, le MES, l’UFISC, le Transiscope et l’Institut Polyani (Jean-Louis Laville) se transforme en une série de visio-conférences pour dresser un état des libertés associatives en France, tracer des pistes de travail et les perspectives en fonction des différents scénarios d’évolution possibles, tant pour l’ESS que pour les dynamiques locales associatives. On trouvera ici le programme réajusté ici ainsi que le formulaire d’inscription
Journée Impunité le 11 décembre : pourquoi les violations des droits humains restent impunies, quelles mobilisations possibles ? (migrations, Israël-Palestine, environnement)
La Cimade et le CRID, organisent vendredi 11 décembre 2020 une journée par visioconférences sur le thème « Impunité : l’urgence de changer de cap ». L’objectif est d’analyser et décrypter pourquoi les violations des droits humains restent impunies. Trois exemples de mobilisations contre l’impunité seront développés : migrations (violations des droits des personnes migrantes à la frontière gréco-turque), Israël-Palestine (campagne d’annexion de la Palestine à partir du 1er juillet 2020), environnement (déforestation de l’Amazonie brésilienne /élevage intensif).
Elle aura lieu sous forme de webinaire, et sera diffusée en direct sur les réseaux sociaux de La Cimade et du CRID.
Le lien pour participer sera prochainement sur le site de la CIMADE.
En Inde, des réfugiés unissent leur voix confinées pour une chanson d’espoir et de compassion
24 musiciens, réfugiés et demandeurs d’asile, se sont associés à distance, en Inde, pour interpréter la chanson Shine your light, avec l’aide du compositeur Ricky Kej. La chanson, interprétée en 4 langues (anglais, dari, farsi et patchou) invite les auditeurs à rendre hommage à notre humanité commune. Voir ici la vidéo
Béatrice Barras. Une cité aux mains fertiles. Quand les habitants transforment leur quartier
Béatrice Barras, fondatrice d’Ardelaine, nous explique comment des habitants d’un quartier classé Zone urbaine sensible peuvent favoriser la participation de leurs voisins à l’amélioration de leur cadre de vie en les encourageant à agir ensemble, en faisant entendre leur parole, en relayant leurs besoins et leur souhaits auprès des institutions sans jamais se substituer à eux ?
C’est la réponse victorieuse à cette question qu’apportent depuis plus de trente ans des femmes et des hommes qui ont transformé le quartier de Fontbarlettes, à Valence (Drôme). En commençant par rénover une cour et installer un atelier de tricotage, lié à Ardelaine, puis en cultivant des jardins au pied des immeubles. 17 €, aux Éditions Repas
