
Lettre N°14 12 mai 2020
Un besoin vital de mobilisation et d’intelligence collective
On pensait que les famines étaient des réalités du passé, bonnes pour les livres d’histoire. Avec la crise économique et sanitaire, on voit se multiplier de façon explosive les situations critiques. Selon le Secours Populaire, le nombre de personnes SDF qui sollicitent des repas chauds a triplé depuis la crise du COVID 19. Beaucoup d’appels au 115 ne demandent pas un hébergement mais les personnes disent qu’elles n’ont pas mangé depuis plusieurs jours.
Cette situation était évitable. Le plan d’urgence pour porter secours à l’économie française s’élève à 110 milliards d’euros (loi de finances rectificative du 24 avril), mais l’essentiel de cette somme soutient les actionnaires, les entreprises et les salariés. Le sauvetage d’Air France représente à lui seul 7 milliards d’euros Les aides aux familles les plus modestes ne représentent qu’un milliard d’euros, c’est-à-dire moins de 1 % du total, et beaucoup en sont exclus. Ce sont des mères isolées, travaillant à temps partiel, parfois sans être déclarées, des vacataires qui n’ont droit à rien, des SDF, des sans-papiers, des réfugiés à Calais, des étudiants isolés, des travailleurs intérimaires ou ubérisés, des auto-entrepreneurs. Il a fallu un mois et demi pour que la secrétaire d’État chargée de la pauvreté, Christelle Dubos (mais si, elle existe) annonce royalement une enveloppe de… 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire d’urgence.
Pourquoi cet écart ? Une première explication peut être trouvée dans la vision de la société que partagent nos dirigeants politiques. Ils ont une idée précise des besoins des entreprises, de leurs intérêts mais ils ne connaissent pas les conditions de vie et les besoins des plus modestes. Les mesures ont été pensées de façon technocratique, avec une méconnaissance du terrain et une absence d’écoute des associations et des collectivités qui tiraient la sonnette d’alarme.
La seconde explication, avancée par Alternatives Économiques, est beaucoup plus grave. Elle est suggérée par les impressionnants reculs du droit du travail contenu dans le plan d’urgence sanitaire. Pour gérer la crise et sortir d’affaires des entreprises, le gouvernement s’en remettrait à un ajustement des salaires à la baisse. Dans cette optique, l’entretien d’une « armée de réserve » de précaires n’est pas une mauvaise chose. Il constitue un élément dissuasif par rapport aux revendications et aux manifestations. Ce décalage constituerait bien dans cette hypothèse une stratégie délibérée.
La suspension des libertés publiques va dans le même sens : le projet d’imposer un capitalisme autoritaire « quoi qu’il en coûte » par une remise en cause des libertés, l’intimidation par les violences policières et la surveillance généralisée de la population.
Malheureusement pour eux, cette politique autiste et cynique ne fonctionne que si le peuple est résigné, si l’intimidation réussit à entraîner la passivité du plus grand nombre et à isoler les « extrémistes ».
Ce qui se dessine actuellement avec le déconfinement est tout l’inverse :
– Contre les égoïsmes, les solidarités s’organisent très largement. Les actions porteuses d’alternatives se sont multipliées depuis 2 mois, l’autonomie et les circuits courts s’organisent, des collectifs se constituent. Tout cela constitue l’amorce de la société à laquelle beaucoup aspirent. Le monde d’après se construit déjà sur le terrain.
– la colère des soignants et de tous les citoyens est immense, de même que le désir de construire un monde plus fraternel et plus humain. Cette colère était déjà celle des Français contre la réforme des retraites, celle des gilets jaunes depuis un an et demi. La mobilisation s’exprimera d’autant plus fortement qu’elle aura été comprimée pendant 3 mois.
– Beaucoup ont pris conscience que des ruptures sont nécessaires pour construire un avenir écologique et social plus démocratique et qu’une transition douce à petits pas conduit inévitablement au chaos.
Mais il est vital de transformer les alternatives de terrain et et les revendications en un projet construit, mobilisant l’intelligence collective, pour construire un projet de société à finalité humaine et un nouveau contrat social. Et il reste à concrétiser autour de ces perspectives la convergence qui s’est accélérée depuis 2 mois entre les mouvements sociaux et écologiques, les organisations syndicales et les forces politiques.
Cependant, la crise économique est loin d’être terminée, et le capitalisme est loin d’être à terre. La bataille décisive qui commence sera longue, mais jamais il n’y a eu autant de raisons d’espérer des changements profonds.
Entraide, solidarité, auto-organisation : çà continue
Nourrir les plus démunis : actions communes Conf’ locales, syndicats et Gilets Jaunes dans le Rhône
Plusieurs initiatives communes ont déjà été mises en place de manière ponctuelle et éphémère, (notament dans le Sud-Est) entre Conf’ locales, syndicats et Gilets Jaunes pour nourrir les plus démunis, défavorisés (Migrants, Femmes, travailleurs précaires, personnel hospitalier, etc) avec une énorme volonté d’accentuer le « travail de base » en collaborant sur le terrain : approvisionnement de cantines populaires, location généreuse d’un lambeau de terre pour y cultiver des jardins ouvriers, approvisionnement d’hôpitaux, etc. Le 2 avril, 100 paniers issus de 23 fermes du Rhône, remplis de fromages, légumes, pâtés, jus de fruits, vins, bières paysannes… ont été préparés sur une ferme puis apportés à l’hôpital Édouard Herriot, à Lyon. La distribution était organisée par la Conf’ du Rhône avec la CGT-Santé et le Collectif Jeunes de la CGT du Rhône A lire ici (p 24)

COVID-entraide Morvan, hyperactif et autogéré
Camille, naturaliste avec l’association Peirao, a rapidement lancé dès le début du confinement un groupe Entraide Morvan. Les groupe est hyperactif, autogéré. Il diffuse beaucoup d’informations locales sur les marché qui rouvrent, les boutiques qui proposent un drive, les besoins personnels des soignants locaux. Entraide Morvan organise des achats groupés de produits locaux en agriculture biologique. Il y a aussi des gens qui proposent des produits à troquer, des soutiens aux vieux, des aides aux jeunes parents. Si l’école ne reprend pas on organisera des actions avec les enfants. Çà crée du lien entre les gens qui n’interagissaient pas en temps normal, et ça instaure une confiance pour s’entraider. Les contacts noués pendant le confinement vont se pérenniser . A lire ici .
Les brigades de solidarité populaire, aide aux plus précaires et auto défense sanitaire
Les brigades de solidarité populaire se sont formées dès le début du confinement avec des groupes d’habitants de Saint-Denis, pour récupérer et distribuer colis alimentaires, produits d’hygiène, masques pour les plus précaires. Cette entraide concrète a aussi une dimension politique, avec une critique radicale des politiques néolibérales et de l’État qui les défend. Elle s’se définit comme une « autodéfense sanitaire », avec l’apparition de slogans BSP 93 sur les murs. Ces brigades sont nées à Milan au sein du mouvement antifasciste, puis ont essaimé dans plusieurs pays. On en compte désormais 52 en Europe. Voir ici l’article de Bastamag

Des récups solidaires à Ivry-Vitry
Dans le réseau des squats de la banlieue sud-parisienne, on n’a pas attendu le COVID 19 pour récupérer et s’entraider. Les habitudes de ravitaillement collectives ont été amplifiées et mises au service des gens laissés sur le carreau par le confinement, 5 fois par semaine. Beaucoup de gens étaient en galère car il n’y avait pas assez de nourriture aux restos du cœur et le secours populaire. Nous allons à Rungis pour récupérer des vivres. Les distributeurs qui ont des pertes acceptent de les donner à notre collectif et à d’autres (qu’on connaît depuis longtemps ). En temps normal on remplit deux camions, car les distributeurs ont vraiment beaucoup de choses à jeter. On ramène de la salade, des avocats, des têtes des pastèques, etc. La nourriture est ensuite répartie entre les différents collectifs ou associations, en privilégiant les gens qu’on connaît. Il y a aussi des familles avec qui on a pu partager pour la première fois. Par contre, avant on ne récupérait que du bio, maintenant on cherche de la nourriture avant tout. Voir ici le témoignage
Le monde d’après se construit déjà
Petite enfance : les collectifs enfants parents professionnels maintiennent le cap malgré des directives de confinement inadaptées
L’ACEPP (association des collectifs enfants parents professionnels), qui fédère 800 lieux d’accueil de la petite enfance, s’est construite depuis 40 ans comme une alternative à la garderie, autour d’une co-éducation des jeunes enfants impliquant les parents. Les mesures de confinement qui leur sont imposées (les parents ne peuvent plus rentrer dans les crèches, on doit refuser les doudous qui viennent de la maison, la crèche devient quasiment un service médicalisé, il faut porter des masques pendant la sieste !) sont inadaptées et méconnaissent la réalité des enfants. Un protocole de déconfinement a été mis au point pour concilier ces instructions « hors-sol » et la charte d’accueil du jeune enfant, qui rappelle que la santé est un état de bien-être complet physique, mental et social et que les sphères du développement du petit enfant, physique, cognitif, affectif, social et émotionnel sont inséparables. Voir ici l’ensemble du document. Pour prendre contact avec l’ACEPP près de chez vous c’est ici
L’atelier paysan, une coopérative d’autoconstruction pour reconquérir son autonomie

Alors que le système agro-industrielles a éjecté les paysans de la conception des machines agricoles, l’Atelier paysan, à Renage (Isère) milite pour l’y ré-réintégrer. Depuis la fin des années 2000, des formations permettent à chacun de s’approprier le savoir-faire pour construire soi-même son matériel agricole. Chacun repart avec les outils qu’il ou elle a fabriqué. Personne ne dépose de brevets, plus de 80 tutoriels ont été créés comme des Communs. L’enjeu, c’est l’autonomie, la simplicité et l’adaptation aux besoins de chacun.. L’atelier paysan est une SCIC dans laquelle la gouvernance est partagée entre salariés et paysans. Pour en savoir plus et prendre contact c’est ici
A Talence (33), le collectif Solidarité continuité alimentaire nourrit 1600 personnes
A Talence, beaucoup d’étudiants ont perdu leur emploi dès le début du confinement et n’ont aucun revenu depuis. Face à l’inaction des pouvoirs publics, le Collectif solidarité continuité alimentaire s’est constitué fin mars, à l’initiative d’une enseignante chercheuse, pour apporter une aide de première urgence aux étudiants isolés. Une cagnotte a été constituée, qui a reçu 61 000 € à ce jour. 1600 étudiants en situation difficile ont été secourus, avec des cas très critiques de personnes n’ayant pas mangé depuis plusieurs jours et des chocs psychologiques pour des personnes confinées et isolées sur le campus. L’action continue, car la précarité ne s’est pas éteinte le 11 mai. Cette initiative a suscité un grand élan de solidarité avec les entrepôts de grossistes Métro Bordeaux lac, les Coursiers bordelais qui aident à livrer, le Garage Moderne qui prépare des repas végétariens et de nombreux bénévoles. La cagnotte est toujours ouverte. N’hésitez pas à la partager A lire et voir ici

Nouvelles des luttes et des actions
Face aux incertitudes de la rentrée scolaire, des parents s’auto-organisent,… quand ils le peuvent
La réouverture des écoles dans la confusion a rempli son office : permettre à de nombreuses activités de redémarrer. Mais la complexité des mesures sanitaires et administratives est telle que le protocole envoyé aux mairies et aux directeurs d’école (63 pages ! ) s’avère inapplicable, créant de nombreuses incertitudes juridiques. Des maires ont annoncé qu’ils différent la date de réouverture, de nombreux parents refusent de remettre leurs enfants à l’école.
Devant cette situation, certains d’entre eux, qui avaient pendant le confinement organisé conjointement le suivi de leurs enfants constituent en petit groupe des écoles parallèles en se répartissant les taches pédagogiques, jusqu’à l’été. Ainsi, à Fontenay-sous-Bois, 5 parents mutualisent ce travail pédagogique pour leurs enfants en CP. Mais cela n’est possible que pour des parents qui peuvent télétravailler. Cette situation aggrave les inégalités sociales. Le déconfinement, comme le confinement est un cruel révélateur des inégalités sociales Voir ici l’article de Libération
Une victoire : le gouvernement accepte de soutenir la relance de Plaintel (22)
Malgré les alertes lancées par les syndicats, Bercy et l’Élysée ont laissé en 2018 la multinationale américaine Honeywell fermer l’usine de masques de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor, qui pouvaient produire 20 millions de masques par mois. Au nom de la liberté d’entreprendre, Honeywell a détruit en 2018 des machines dont certaines étaient quasiment neuves, pour délocaliser sa production en Tunisie et en Chine.
L’union syndicale solidaire des Côtes-d’Armor propose de relancer la production de masques et de vêtements en créant une SCIC. Après avoir refusé de soutenir le projet, le gouvernement s’est ravisé face au tollé et à la mobilisation des Bretons (y compris la région Bretagne). Il accepte de soutenir le projet en faisant un premier achat de masques pour relancer l’activité. À lire ici

Des numéros verts syndicaux pour connaître les droits des salariés et des précaires, en particulier pour savoir comment exercer son droit de retrait
Congés imposés, télétravail, frais induits, droit aux indemnités pour les précaires, temps de travail,, arrêts pour gardes d’enfants problématiques… » les sujets d’inquiétude sont nombreux pour les salarié.e.s. Pour y répondre, plusieurs syndicats ont créé des numéros verts. Cela permet en particulier de savoir comment exercer son droit de retrait :
– Solidaires : le 0 805 37 21 34 où des équipes militantes d’une dizaine de syndiqué.e.s se relaient de 9 heures à 19 heures, 7 jours sur 7. Il s’agit de prendre tous les appels dont beaucoup proviennent de précaires et de non-syndiqués
– L’Union régionale CGT Île-de-France a aussi créé son numéro vert 0 805 38 48 22
– les syndicats CGT de l’inspection du travail et de la Direction statistique du ministère du Travail (Dares) ont créé un site (Luttevirale.fr) avec des informations détaillées, des fiches thématiques, des réponses aux questions des salarié.e.s, ainsi qu’une enquête sur les conditions de travail sous Covid-19 dont les résultats sont analysés ce mois-ci
– Par ailleurs la revue pratique de droit social a édité un numéro spécial téléchargeable ici

Bas les masques ! Un appel de soignant.e.s pour construire un mouvement populaire !
Des soignant.e.s et professionnel.le.s de la santé d’horizons divers lancent un appel pour stop aux mensonges, à l’hypocrisie et au cynisme du gouvernement ! Celui-ci s’adresse personnes qui n’en peuvent plus de cette gestion de crise calamiteuse, de ce qu’elles endurent depuis des années, d’un système économique, politique et social désastreux, les appelle à construire un mouvement populaire, sans attendre un « après-crise » illusoire. « Construisons ensemble dès aujourd’hui, des lendemains heureux. Le « monde d’après » nous le voulons juste, centré sur l’intérêt du plus grand nombre et non sur la recherche du profit pour quelques uns. Nous exigeons que des moyens urgents soient immédiatement réunis pour faire cesser la pénurie d’équipements de protection, pour une vie digne pour les plus vulnérables, que les aides publiques aillent en priorité à nos services publics, que tous les professionnels essentiels à notre société soient enfin rémunérés à leur juste valeur Nous voulons mettre fin à ce système qui broie les vies au nom du profit, et construire ensemble une société plus juste, plus équitable, un monde où le soin et la solidarité seront enfin des fondamentaux. Partageons nos témoignages, nos idées, nos actions. Organisons-nous pour construire un grand mouvement populaire ! Et continuons de déposer des plaintes en justice (plaintecovid.fr).

Pétition pour Anthony, sanctionné pour avoir prescrit des masques
Anthony Smith, inspecteur du travail de la Marne, ancien secrétaire de la CGT, a été mis à pied depuis le 15 avril par la Ministre du Travail Muriel Pénicaud pour 6 avoir prescrit l’utilisation de masques pour les aides à domicile, tout en adressant régulièrement des lettres de rappel de la règlementation aux entreprises de son secteur. En réalité, Anthony Smith a simplement fait son travail : protéger les salariés. La décision de la Ministre du travail est proprement honteuse ! Vous pouvez demander la levée immédiate des sanctions contre Anthony Smith en signant ici la pétition (déjà 110 000 signatures)
Le refus d’une femme médecin de l’Aveyron de trahir le secret médical
Hélène Pautré, médecin à Séverac le Château, explique pourquoi elle refuse de renseigner les brigades mises en place par le gouvernement et de pratiquer la délation envers les proches de patients atteints du coronavirus. Elle dénonce l’attitude du gouvernement qui paie les médecins pour cela, ce qui constitue une tentative de corruption. Elle demande également la liberté de prescription de médicaments, notamment de la chloroquine, et dénonce l’incompétence de l’administration. Elle nous appelle à réveiller la puissance de pensée et d’action que chacun porte en lui. Voir ici la vidéo
Mesures fiscales : l’argent existe, il faut juste le reprendre ! Saisissez votre député !
Courant mai, Le Parlement va voter une troisième loi de finances rectificative. ATTAC nous propose de saisir notre député·e pour qu’il ou elle défende des mesures qui permettraient de dégager au moins 128 milliards d’euros par an, donnés aux plus riches et aux grandes entreprises pour sortir de la crise et mettre fin à l’injustice fiscale.
Une réforme du système fiscal est incontournable pour financer les énormes besoins à venir, réduire les inégalités et initier un changement de cap, pour un futur écologique, social, féministe et démocratique ! Malheureusement, plutôt que de s’interroger sur des années de coupes budgétaires pour la recherche, les hôpitaux ou la survie des PME, Emmanuel Macron et son gouvernement se sont empressés d’annoncer qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts, ce qui nous conduit tout droit à une nouvelle cure d’austérité.
Cliquez ici pour interpeller votre député, et voir les 6 fiches très bien documentées qui expliquent où est l’argent.
Des outils pour comprendre et débattre (suite)
Nous continuons à recevoir de très nombreux textes. Pour contribuer à la réflexion et au débat, nous continuons de vous proposer une sélection, sans prétendre faire le tour.
Réponse du président du Canton de Genève au sénateur qui accuse la Suisse de laxisme dans la lutte contre le Covid 19 : ici, la légitimité vient des citoyens
Cette réponse mérite d’être lue car elle montre le rôle central de la confiance et de la responsabilité dans la démocratie
« De par son histoire et ses institutions, la légitimité du politique en Suisse vient des citoyen.ne.s et des cantons, et non du pouvoir centralisé au sein d’une capitale nationale. . (…) Tandis que le chef des armées Macron déclame que la France est en guerre et donne une dimension martiale à la gestion de la crise, le Conseil fédéral suisse insiste sur la responsabilité individuelle. Le modèle français a voulu un confinement complet de la population. La Suisse a considéré que la seule manière de ralentir la diffusion du virus est la compréhension par chacun.e des règles sanitaires. Que l’adhésion de la population est un outil bien plus efficace que toutes les forces de police qui ont d’ailleurs d’autres enjeux à gérer». Lire la lettre dans son entier
Analyses
Le néolibéralisme est confronté à un mur. Même les élites commencent à douter. Barbara Stiegler, A lire ici
Une gigantesque crise de la dette menace les pays émergents, 7 mai 2020 par Martine Orange A lire ici
Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent, “La casse du siècle. A propos des réformes de l’hôpital public“, 2019. Livre rendu accessible par les Éditions Raisons d’Agir et les auteurs. À télécharger ici
Politique culturelle désatreuse, colère des intermittents, dont 50% vont disparaître, Samuel Churin (même si entre temps les intermittents ont obtenu une « année blanche », la question posée demeure) A voir ici
La politique économique du gouvernement vise surtout à sauver le «vieux monde», Romaric Godin, 20 avril 2020, A lire ici

Aides publiques à Air France : privatisation des profits, socialisation des pertes, comme d’habitude, Vu du Droit, 27 avril A lire ici
Arte Tous surveillés, 7 milliards de suspects, Sylvain Louvet, émission Arte 14 avril (rediffusée le 15 mai à 9h 25) A voir ici
Collectif de 70 personnes (dont Celia Izoard) Ne laissons pas s’installer un monde sans contact 27 avril A lire ici
Que faire nous-mêmes ?
Contre les égoïsmes, rendre visible l’entraide qui s’est généralisée Ivan du Roy, 7 mai, A lire ici
Fanny Vincent et Pierre-André Juven, “Espace de travail : résister à la « casse » de l’hôpital public”, Mediapart, 13 mai 2019. À voir ici
Pétition : Contre le COVID 19, la Sécurité sociale est notre meilleure arme ! A lire ici
Bernard Friot, entretien : analyse de la crise sanitaire et de l’impasse du capitalisme, réponses nécessaires (ne plus produire pour la mort, produire autrement, etc.) 11 avril A écouter ici
Tribune Mireille Delmas-Marty, “Profitons de la pandémie pour faire la paix avec la terre”, Le Monde, 17 mars 2020.À lire ici
Plates formes, appels, convergences
Appel des confinés GJ Isère 23 avril A lire ici
Appel des GJ Rond-Point près d’Arènes J+25 Bas les masques 9 avril A lire ici
Plus jamais çà, Préparons le ‘jour d’après Tribune de 18 organisations 27 mars (plus complète que l’appel ds mêmes 5 jours plus tard (voir Lettre N°13) A lire ici
Plus jamais ça ! Construisons ensemble le Jour d’après (appel le 2 avril) A lire ici
Réponse des 18 organisations aux partis
politiques venus les solliciter A lire ici
Une révolution écologique et sociale pour changer de système
Jeter des ponts concrets entre aujourd’hui et demain (moins d’autos, plus d’auto, Assemblée constituante et nouveaux États généraux, Communs, adieux au capitalisme) Ludivine Bantigny, 16 avril, A lire ici
ATTAC, Une révolution sociale et écologique pour construire le monde d’après. Lire ici
Un crise totale, sans précédent, Bernard Guibert 16 avril A lire ici
Propositions pour un retour sur Terre, Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton , avril 2020 A lire ici
L’heure de la planification écologique, Cédric Durand et Ramzig Keucheyan, Monde Diplo, mai 2020, A lire ici
L’hôpital, le jour d’après André Grimaldi et Frédéric Pierru Diplo avril 2020, A lire ici
Des soins sans industrie. Refonder le lien entre le système sanitaire français et l’industrie française. E-book 120 p JP Escaffre, J.Luc Malétras, jean-Michel Toulouse. A télécharger ici
La transition, entre modernité et réappropriation de l’héritage oublié, Valérie Jousseaume Voir ici
